P'tit nouveau en cours de développement

[Gwenaël]

Bonjour tout le monde !

Alors je ne sais pas trop par où commencer... C’est la toute première fois que je vais exprimer et extérioriser ce que je ressens au sujet de mon identité.

Déjà, malgré pas mal de recherches sur le vaste sujet de la transidentité et de tout ce qui en est lié il y a beaucoup de termes que je ne maîtrise pas forcément alors soyez indulgents ahah
Surtout que même si je m’interroge à ce sujet depuis longtemps, il n’empêche que je m’y suis plongé sérieusement que très récemment. Du haut de mes 29 ans je reste donc un vrai novice en la matière...

C’est avec ce post et toutes les questions qui vont en découler que je m’exprime aux autres pour la première fois au masculin et honnêtement j’en ai les larmes aux yeux ^^’
Cette question quant au fait de me sentir homme ou femme revenait par périodes plus ou moins courtes depuis mes 18 ans à peu près je pense. Et le seul endroit où j’ai osé conjuguer au masculin c’est dans le journal très personnel que je tiens depuis des années (plus ou moins régulièrement), et dont je suis le seul à connaître l’existence...

Jusqu’à maintenant je n’avais jamais eu le besoin de m’exprimer sur ce que je ressentais parce que je réprimais beaucoup le mal être qui me rongeait. J’ai toujours été mal à l’aise avec mon corps, cachant cet inconfort derrière un masque de personne qui a confiance en elle. J’ai l’impression que toute ma vie j’ai tenu le rôle principal de la pièce de théâtre qu’est ma vie...
Mais j’ai envie de changer, de devenir moi-même et de finalement découvrir qui je suis vraiment.
Je me pose donc beaucoup de questions et je pense (je ne sais pas encore si je peux dire que je suis à 100% sûr car les doutes et la peur sont bien présents) que pour avancer je dois me défaire de la prison qu’est mon corps actuellement.

C’est assez dur de mettre des mots sur mon ressenti parce que je déteste mon corps et en même temps je fais tout, depuis des années, ce que la société attend des femmes (attention, alerte stéréotype en approche, âmes sensibles s’abstenir ^^). J’ai fini par prendre plaisir à me maquiller ou à me faire les ongles, je garde les cheveux longs, je prends soin de moi pour « plaire ». [*] Le mot PLAIRE ne convient pas réellement ici parce que je pense qu’en fin de compte j’utilise de tous les artifices possibles pour envoyer une image de moi qui est en fin de compte biaisée. Actuellement quand les gens me regardent ils voient une personne féminine, toute pimpante, avec un style un peu décalé qui veut se faire remarquer pour ce qu’elle n’est pas... Et c’est assez ironique, parce que je fais tout pour qu’on me regarde et qu’on me compliment tout en détestant tout de ma personne. Je veux qu’on me voit et disparaître en même temps.
[*] Bien sur en aucun cas je dis que ces activités sont réservées aux femmes, si j'aime autant ça, quelle que soit mon évolution future je continuerais de me maquiller ou autre si j'en ai envie ^^ chacun fait ce qu'il veut hein ♥

Le regard de mes proches a une grande importance aussi, qui fait que ça dicte pas mal mon attitude et mes choix. J’ai une très bonne relation avec ma mère par exemple mais j’ai tellement peur de la décevoir ou de lui faire du mal que je n’arrive pas du tout à lui en parler. Elle peut être très ouverte d’esprit comme un peu vieille école parfois alors certains sujets sont assez tabou...
Côté orientation sexuelle je suis pan, et je ne lui en ai non plus jamais parlé. Je pense qu’au fond elle s’en doute peut-être un peu (enfin elle doit penser plus simplement que j’aime les hommes et les femmes vu qu’elle n’est pas aux faits de la communauté LGBTQIA+) et que ça ne la surprendrait pas si je ne lui présentais pas comme partenaire un homme cis. Mais pour autant on n’a jamais osé avoir la discussion précise et mettre des mots dessus.
Du coup j’essaie d’être la personne dont elle peut être fière, au détriment de mon bien-être et de ma stabilité psychologique. Je sais bien que je mets potentiellement des obstacles tout seul sur ma route, parce que rien n’empêche qu’elle puisse au final être fier d’avoir un fils trans. Mais tous les aprioris, l’opinion extérieure, les regards sont étouffants et arrivent à me freiner tellement... Rien que le fait d’écrire les mots « fils trans », je me dis que pour en arriver là il y aura bon nombre d’étapes et j’ai le sentiment d’être aspiré dans une spirale sans fin avec toujours plus d’interrogations chaque jour.
Et pourtant cette évolution est en permanence dans mes pensées et représente de plus en plus mon objectif de vie.
Mais j'ai comme le sentiment de ne pas être légitime dans cette démarche, que ce mal-être n'est que superflu et qu'éventuellement ça s'estompera avec le temps...

Cette dualité est encore plus dure à mettre à l’écrit que ce que je pensais en commençant ce pavé, parce que même en ayant l’envie de me mettre à nu ici, je lutte avec ces sales habitudes que j’ai de vouloir me montrer sous mon meilleur jour. Quand je me regarde le matin dans le miroir je suis à deux doigts de fondre en larmes et à l’instant où je pose un pied en dehors de chez moi les larmes sont ravalées et le sourire monte jusqu’aux oreilles.

Sauf qu’en réalité dans ma tête c’est un vrai bordel. Je ne sais même pas par où commencer, comment faire les choses bien (même si je sais que chaque cas est différent et qu’il n’y a pas de recette miracle à suivre), je me pose 10 000 questions et en, même temps j’en ai aucune très claire... C’est pour ça qu’en venant sur ce forum j’espérais pouvoir échanger de manière constructive, et puiser dans l’expérience de chacun pour avancer sur mon p’tit chemin sinueux.
Désolé de cette introduction longue et un peu désordonnée, ça donne un peu le ton de ce qu’est mon développement personnel pour le moment ^^

N'hésitez pas à me poser des questions si tout n'est pas très clair. Ou à me reprendre s'il y a des coquilles dans mon message. Je suis susceptible mais pas rancunier alors lâchez-vous ahah

Au plaisir de vous lire :)

[Micka17]

Salut,
Cela n'est pas désordonné et tu pose une question claire sur ton identité profonde, ne t'excuse pas sur la longueur de ton introduction .
Ce questionnement que tu as, me semble sain d'esprit. Je ne te dirais pas qui tu es, toi seul trouveras la réponse. Laisse toi le temps, prends le temps que tu as besoin pour découvrir qui tu es.
Tu semble très attaché au regard de tes proches et comme tu le souligne tu es prêt à le faire à ton détriment, ce qui est dommage car même si tu en es conscient, tu te rends malheureux, triste et finalement tu cache ton mal être, ce qui me rend triste pour toi. Ce n'est pas égoïste de penser à soi, car se sentir bien dans ses pompes t'apporte tellement de chose et c'est ce que te souhaite tes proches, particulièrement ta maman puisque tu sembles avoir de très bon rapport, j'imagine.
Ce qui me frappe le plus dans tes propos, c'est lorsque tu évoque le maquillage, les cheveux long et peut-être des vêtements en adéquation avec la persuasion qu'on les gens lorsqu'ils te regardent, d'être dit "féminin" et cette inconfort d'être dans une pièce de théâtre comme si tu semblais jouer ce rôle.
J'ai été dans ce questionnement, cette impression d'être à la fois déguiser et de jouer avec ces attraits, j'avais cette sensation de ne pas être moi-même, sans comprendre pourquoi j'avais ce mal être. Je n'avais en revanche pas ce plaisir de me maquiller.
Serais-tu dans cette phase de coming in ?
As-tu déjà évoqué ce sujet avec ta maman ? Si oui, qu'en a-t-elle pensé ?
As-tu essayé de porter un binder ? Si c'est le cas qu'as-tu ressenti ?

[Sasha Clem Merry]

Bonjour Gwenaël !
Merci pour ton post Ça fait du bien de se retrouver dans des vécus semblables
J’espère que tu pourras avoir plein d’échanges constructifs !

[Gwenaël]

Déjà, merci pour vos réponses, rien que ce début d'échange et de sentir/réaliser qu'on est pas seul ça fait un bien fou !
Surtout que je suis de nature très solitaire et je peux dire que je n'ai pas d'amis donc pour se confier ou discuter c'est un peu compliqué ^^' du coup encore plus merci pour votre accueil :)

En fait c'est assez paradoxal parce que j'ai jamais porté (consciemment) attention aux regards des gens vraiment extérieurs, j'ai toujours pensé faire les choses comme je le souhaite avec mon style à moi, n'en déplaise à certains. J'aime en quelque sorte affirmer une certaine 'différence' dans mon apparence, j'ai les cheveux rouges, des piercings un peu partout et je suis tatoué donc on peut penser que je souhaite attirer le regard vers moi...
Mais c'est vrai que quand ça touche à mes proches (quand je dis proches je compte seulement mes parents et mon frère, honnêtement l'avis des autres osef) c'est un peu plus tendu.

Truc tout bête, j'ai récemment pris du poids, je le vis plutôt très mal et j'essaie de faire en sorte d'y remédier mais c'est quand même encore assez flagrant. Je n'avais pas vu mon frère depuis un petit moment mais j'angoissais de le revoir de peur de me prendre une réflexion sur mon physique. Au final il a rien dit mais je peux pas m'empêcher d'avoir cette idée qu'au fond de lui il devait penser des trucs négatifs...
J'ai toujours eu ce combat de la minceur/beauté en moi, alimenté par ma mère justement. Depuis qu'elle a eu ses enfants elle luttait pour perdre ses kilos en trop et elle a, je pense un peu inconsciemment, trop forcé sur le dictat de la minceur avec moi. A toujours me répéter que je devais faire attention, que j'avais grossi etc... J'ai toujours pensé être trop gros dans mon adolescence, en grandissant, mais quand je me vois maintenant où je suis réellement en surpoids, quand je compare à avant ça me fait un choc de me dire que finalement j'avais énormément de complexes pour "rien".

Et du coup le rapport au corps est un sujet un peu dur à aborder avec ma mère. Sur certaines choses elle peut être super compréhensive, mais sur d'autres elle reste sur les avis fermés de sa génération. Après je lui en veux absolument pas, parce que quand on est formater pendant des années à penser et à suivre une "norme" et à rentrer dans les cases, tout ce qui est en dehors de ces cases, l'inconnu peut faire peur. Et du coup cette peur de l'échange est présente de mon côté.
On échange sur notre quotidien, sur mon boulot aussi, on parle beaucoup mais toujours avec légèreté jamais dans des sujets complexes (c'est déjà arrivé par la force des choses mais on ne s'est pas attardés). Même plus jeune, j'avais honte de parler des choses banales que vivent les jeunes filles, genre les premières règles, le premier bisou, la première relation physique... J'étais super timide vis à vis de ces sujets parce que déjà j'étais terriblement mal à l'aise de vivre tous ces trucs alors que toutes mes "copines" semblaient trouver ça normal (et maintenant je comprends mieux pourquoi j'étais si inconfortable dans mes pompes ^^") et puis j'avais une grande sœur qui avait aucun tabou, qui était super ouverte sur sa vie perso, sa sexualité, et qui dégageait une confiance en elle impressionnante. Du coup j'étais écrasé sous cette banalisation des expériences et du corps féminins, que je subissais pour ma part et je pense que ça persiste maintenant encore à l'âge adulte. Je n'ai jamais mis les mots sur ces sentiments négatifs et si je dois en plus de ça confronter ma mère à ce sujet je ne sais pas comment m'y prendre très franchement...

S'il y a des manières assez soft d'aborder la transidentité avec une personne qui est complètement ignorante sur le sujet (attention ce n'est pas péjoratif ^^) je suis preneur. Après je comprends que c'est une démarche personnelle et qu'on peut tous faire les choses différemment mais si des astuces existent je veux bien savoir :)
Surtout qu'ici je me présente au masculin sous le nom de Gwen, et c'est vraiment la première fois que je me sens moi quand j'écris tout ça. J'ai le cœur léger quand je m'exprime ici. Mais pourtant quand j'ai rempli mon profil j'ai quand même mis "En questionnement" parce que j'ai ce sentiment de retour en arrière tellement présent. Comme si de le partager ici n'était pas réel et qu'au final je ne sois pas reconnu réellement juste en écrivant. Vu que je n'ai encore fait aucune démarche réelle j'ai l'impression d'être un "imposteur" si je me déclare comme transgenre. Après je sais que ce n'est qu'un mot, une étiquette à apposer mais je pense que c'est une des premières étapes à franchir, non ?

J'ai été dans ce questionnement, cette impression d'être à la fois déguiser et de jouer avec ces attraits, j'avais cette sensation de ne pas être moi-même, sans comprendre pourquoi j'avais ce mal être. Je n'avais en revanche pas ce plaisir de me maquiller.

Et suite à ton questionnement, comment tu as procédé pour tout mettre au clair ? Et actuellement tu en es où dans ta recherche personnelle ?
Je suis très curieux de connaître le parcours de chacun, c'est tellement enrichissant et confortant dans l'idée qu'on est pas seul...

Sinon pour répondre à la suite, je n'ai jamais porté de binder non, j'ai une poitrine assez imposante (dû en partie à ma prise de poids...) et je ne sais pas quel peut être le rendu du coup... Mais ça m'a déjà traversé l'esprit plus d'une fois. Dans l'adolescence j'ai déjà à plusieurs reprises essayé de cacher mes seins en me saucissonnant avec du film plastique. Mais à l'époque j'étais dans le déni total en fait, j'avais fait ça parce que j'avais envie de me voir sans poitrine mais ma réflexion était pas allée plus loin. C'est en y repensant maintenant que ça fait tilt.

Bonjour Gwenaël !
Merci pour ton post :) Ça fait du bien de se retrouver dans des vécus semblables :)
J’espère que tu pourras avoir plein d’échanges constructifs ! :)

Merci à toi d'avoir fait ton p'tit tour sur mon post, j'espère ne pas être trop lourd avec mes pavés... Je n'ai jamais parlé de manière si perso à personne alors merci d'être là ♥

[Lero]

Salut, j'ai commencé ma transition à 27 ans dès que je me suis rendu compte que j'étais un mec transgenre. Il n'y a vraiment pas d'âge pour ça. Et comme toi j'ai eu des petits indices notamment à l'adolescence mais je n'ai rien voulu voir car j'étais trop pris dans mes problèmes familiaux. Ou alors c'est la bonne excuse. Je ne sais pas. J'ai aussi eu le syndrome de l'imposteur. Je ne me sentais pas légitime et du coup ça me donner l'impression de ne pouvoir me ranger dans aucune case. Ça me faisait souffrir. Je sais qu'après il y a un gros débat sur les cases. Est-ce qu'on veut être dedans ou pas. Maintenant, ça va beaucoup mieux. On ne peut pas du tout savoir comment va réagir ta famille mais il y a plusieurs méthodes pour annoncer ton identité de genre : le dire en groupe, le dire individuellement, écrire une lettre ou expliquer avec des brochures et encore sans doute plein d'autres choses. C'est à toi de trouver la méthode qui te convient le mieux. Moi j'avais choisi de prendre les personnes une part une et je ne regrette pas ce choix. c'est chouette que tu envisage d'assumer le maquillage une fois ta transition entamé. Je n'ai jamais aimé le maquillage mais j'aimais beaucoup les bijoux dit féminins. Je trouve qu'il n'y a pas assez de choix dans les bijoux masculins et je n'envisage pas de porter ceux que j'avais avant. mais si il n'y avait pas le regard des autres, je le ferai sans doute. je suis par exemple très embêté au niveau des bagues car j'ai des doigts plutôt faim et les bijoux masculins ne me vont pas en général. pareil pour les bracelets. je me suis rabattu sur un piercing industriel du coup. les choses vont sans doute se faire petit à petit pour toi. Tu vas pouvoir tester des choses. Tu vas en garder et en enlever.
Est-ce que tu sais si il y a une association où tu pourrais aller dans des groupes de paroles vers chez toi ? Ça pourrait peut-être t'aider.

[Micka17]

Arf, j'ai eu des périodes boulimie et anorexie (lié en rapport à mon corps que je détestais), je comprends tout à fait ton rapport au corps par rapport à cela, j'ai eu une perte de poids de vingt kilos en un an en changeant complètement mon alimentation (retrait du laitage).
Tu n'es pas attaché aux regards des autres en dehors de ta famille et c'est courageux de ta part car pas forcément facile. Tu penses (peut-être) à tord que ton frère à ce genre de propos alors que, peut-être, il s'en fout complètement . Transformer sa vision négative en une pensé positive pourrait (j'emploie du conditionnel car nous sommes tous différent), te permettre d'avoir plus confiance en toi. Lorsque je souffrais d'un corps qui n'était pas le mien, je me rabbatais sur mes qualités humaine, sur les compliments que je recevais de la part des proches.
Même si nous avons reçu des clés pour avancer dans la vie par nos parents et / ou tuteurs légaux, nous pouvons aussi nous détachés de certains bagages lourd à porter, par une thérapie, soit même etc...
Pour aborder la question de transidentité avec tes proches, il y a énormément de choses plausibles. Tu peux faire une soirée films ou "documentaires" suivis d'un petit échange sur le sujet avec eux. Être plus direct et poser la question cash, par exemple : tu connaissais la transidentité ? Je suis tombé sur une vidéo" ... tu peux la montrer éventuellement et ensuite tu vois ?
Tu peux dire que tu as rencontré une personne transgenre et parler de ça avec eux.

Mon parcours n'a rien d'exceptionnel mais ce questionnement et la façon dont tu exprime les choses sont similaires à ce que j'ai pu ressentir.
Depuis gamin, j'ai toujours eu ce comportement de garçon manqué voir plus . J'ai honte , je faisais pipi debout, me comportait comme un grand frère envers mes petites sœurs, les défendais, être protecteur alors que paradoxalement je n'ai jamais vécu avec "un homme cis" dans la famille.
À huit ans, j'ai commencé à voir mon corps changé malheureusement, j'avais honte de mon torse qui se mouvait à mon encontre.
L'adolescence était pire, je vivais tout un chamboulement physique et psychologique mais je me sentais différent des camarades féminins, j'avais l'impression que je n'étais pas normal, je ne rentrais pas dans les cases de celle qu'on peut inculqué et qu'on attend, pourtant, comme toi, je m'apprêtais et jouais avec cette attrait afin de paraître normal. J'ai eu donc des moments où j'étais ce qu'attendait la société et par moment où je m'y opposait fermement avec mon style (androgyne).
Au lycée, j'ai rencontré une personne transgenre (ftm), pour autant, je n'ai jamais évoqué ce sujet avec lui par respect pour sa vie privé et le défendait lorsque les mecs cis pouvaient être un peu trop intrusif.
Les réflexions sur mon physique, j'en ai tellement eu . À plusieurs reprises, des personnes m'ont demandé si j'étais transgenre. Je me rappelle m'être énervé sévèrement par ce genre de réflexion... j'étais dans le déni.
Bizarrement, c'est lorsque j'ai entendu Océan faire son co à la radio, que ça m'a fait tilt. J'ai direct dit à ma mère en fait, c'est peut-être ce que je suis. Elle m'a dit t'es sûr ? Je lui ai dis que je ne savais pas, mais que ça me restait en tête. À partir de là, j'ai vu des vidéos etc.... je suis tombé ici. J'ai mis au moins 2 ans avant de faire une transition hormonal. Je me trouvais dans cette dualité que tu décris. J'ai partagé mes doutes avec mes proches, une transition comment cela se faisait jusqu'aux opérations. D'une certaine manière, avec les "recherches", les vidéos, les témoignages que j'ai pu lire ici, tout ce que j'ai pu trouver concernant la transidentité, je l'ai toujours partagé avec mes proches donc finalement pour eux, ça a été une façon simple de comprendre les choses et de l'accepter. Le cheminement s'est fait ainsi.
C'est par eux même qu'ils ont utilisé le pronom iel pour éviter les confusions il / elle devant des personnes inconnus.

J'ignore si ce pavé et ce petit bout de vie que je te partage te sera utile.

Sinon, pour rebondir sur le port du binder, tu peux trouver différente taille ^^, des dons jusqu'à l'achat d'occasion ou du neuf.

[Gwenaël]

Bonjour Lero, merci pour ta réponse déjà :)

Je pense que je serais plus à l'aise aussi de l'annoncer individuellement, du moins, d'abord à ma mère puis après à mon père avec elle à côté si jamais sa réaction est positive. Par ce que si c'est le cas vu son caractère elle essaiera d'apaiser le tout et d'amener les choses tranquillement alors que perso je sais pas vraiment mettre les formes ahah

Tu disais avoir aussi ressenti ce truc de te dire que t'étais un imposteur, mais c'est quoi qui t'a permis de passer outre ce sentiment ?
J'ai tellement l'impression d'attendre que quelqu'un me dise "ok au vue de la situation t'es bien transgenre" ... Alors que je sais bien que personne n'a le pouvoir de me crédibiliser ou non. C'est fou comme j'ai ce feeling de me prendre la tête pour pas grand chose des fois... Et encore que de passer sur ce forum m'a déjà beaucoup aidé. Du coup je te remercie encore de ta participation à ça ^^

J'ai une autre question. Tu dis que s'il n'y avait pas le regard des autres tu porterais des bijoux dis "féminins". Mais en sachant que tu as eu la force de faire ta transition (qui est à mes yeux une preuve de courage immense et toutes les personnes qui passent par là ont mon plus grand respect) pourquoi tu n'assumes pas tes goûts en matière de bijoux ? Je ne sais pas si ma phrase est bien tournée, en aucun cas je veux être méchant ou quoi, j'espère que tu le prendras pas mal... Parce que je me dis, si tu as réussi à passer outre ce que les autres ont du dire au cours de ton évolution, pourquoi s'arrêter là ? :)
C'est aussi avec cette logique là que je résonne pour mon futur (je dis pas que c'est la bonne hein ^^), le fait que j'aime me maquiller ou me teindre les cheveux par exemple, c'est pas parce que je suis née femme, juste parce que j'aime faire ça. Du coup je me dis que plus tard (quand ? ça j'en ai aucune idée) quand j'aurais entamé ma transition je continuerai de faire ce que j'apprécie faire.
Ou alors je changerais du tout au tout et adieu le makeup... je sais pas. Mais vu la quantité que j'ai, j'avoue que ça me ferait un peu chier ahah

Et pour ce qui est de l'asso, j'ai pas vraiment regardé parce que je vais bientôt déménager donc je chercherais dans ma future ville. Ça pourrait être vraiment cool de trouver un groupe IRL pour discuter aussi



@Micka17

Félicitation (si c'était bien voulu ^^) pour les 20kg de perdu, c'est énorme ! Tu dis avoir changé ton alimentation mais est-ce que tu fais du sport aussi ?
Si c'est le cas j'aimerais bien savoir ce que tu pratiques exactement. J'ai (re)commencé le sport là mais je sais pas trop comment m'y prendre alors je suis à l'écoute de tout conseil.

C'est vrai que se focaliser sur les choses positives est plus constructif que l'inverse. Je vais essayer d'arrêter de me morfondre ^^

Pour le truc du documentaire ça peut-être une bonne approche en effet, si jamais il y a des commentaires de la part de ma mère pendant le visionnage ça peut donner un peu le ton de la suite...
Je vais réfléchir à tout ça. J'ai l'impression d'être un gosse qui s'apprête à avouer qu'il a fait une connerie c'est fou...

Merci de partager ce petit bout de vie comme tu dis (oui je vais beaucoup tous vous remercier à chaque fois !). C'est rassurant de voir que d'autres sont passés par la même chose et que "tout roule" pour eux.
Tu dis que tu as mis 2 ans avant de prendre des hormones. Mais entre le moment où tu t'es avoué à toi même être transgenre et cette étape là, tu as changé quoi dans ta vie ? Est-ce ton style vestimentaire à changé du tout au tout, est-ce que tu as voulu changer ta coupe de cheveux pour ne ressembler en rien à qui tu étais avant ça ?
Je ne sais pas si j'ai les bons mots pour m'exprimer, mais je voulais juste savoir tes étapes à toi personnellement, pour en arriver à aujourd'hui tel que tu es. Enfin si tu veux bien m'en parler, je suis peut-être un peu trop intrusif, et j'ai tendance à être assez curieux alors faut pas hésiter à me le dire ^^"

En tout cas si tes proches ont suivi ton évolution au fur et à mesure et qu'ils t'ont soutenu c'est génial :)

Et pour finir (sorry de répondre toujours aussi longuement) je pense que d'ici peu je vais me laisser tenter par l'achat d'un binder en effet. Je me dis que ça peut avoir qu'un effet constructif sur la vision que j'aurais de moi dans le miroir et que du coup ça me permettra de voir plus clair sur ce que je veux vraiment et sur la suite.

[AP92]

Salut Gwen, pour ma part, j'ai commencé à m'interroger sur moi-même en 2008 après avoir vu un doc sur le sujet. J'ai commencé ma transition en 2019, à 35 ans. Pourquoi j'ai mis autant de temps ? Je me la pose souvent cette question. J'avais peut-être, sûrement, peur.
L'impression d'être un imposteur, je l'ai eu aussi. Pour tes proches, y a plusieurs moyens, pour ma mère j'avais écrit une lettre, mon frère et ma soeur j'avais attendu qu'ils soient loins, et je leur ai dit par message, c'est pas super, mais j'avais peur de leur réaction je pense. Et en fait, ils l'ont plutôt bien pris.
Je sais pas si ça va t'aider.

[j3r3mix]

Salut, j'ai commencé ma transition à 27 ans dès que je me suis rendu compte que j'étais un mec transgenre. Il n'y a vraiment pas d'âge pour ça. Et comme toi j'ai eu des petits indices notamment à l'adolescence mais je n'ai rien voulu voir car j'étais trop pris dans mes problèmes familiaux.

Pour moi la prise de conscience a été progressive, mais j’ai aussi attendu mes 26 parce que… ben parce que l’environnement n’était pas safe, et également des problèmes familiaux à la chaine pendant les années qui ont précédé
Pour le côté environnement pas safe, qui fait aussi que j’ai découvert le concept même de transidentité seulement vers 17 ans, je n’ai pas eu besoin de tester ma famille : un oncle paternel pas connu (rejet parce que gay), déni de ma mère à ma 1re tentative de CO, propos transphobes avant mon CO de mon frère devant une pub pour la série Transparent…
Résultat la 2e fois j’ai commencé par ma soeur en ce qui concerne la famille, puis ma mère, et enfin mon père et mon frère dans un lieu public pour assurer ma protection (oui c’est triste d’en arriver là). Au début ça a été violent, puis nos rapports sont redevenus aussi superficiels qu’avant, joie

Pour ce qui est du syndrome de l’imposteur, personnellement l’imposture a été de me forcer pendant longtemps à essayer de rentrer dans le moule. J’ai voulu rentrer dans les clichés, mais ça m’a juste fait prendre de mauvaises décisions. D’abord parce que comme je le disais je ne savais même pas que la transidentité existait, ensuite pour faire (encore) passer les autres avant moi.
Au final on pense beaucoup aux autres, au regard des autres, alors que sans ça on serait juste nous. Du moins ce sont les autres, par opposition (on est défini par nos contraires), qui me font me sentir trans. J’aurais peut-être quand même fait une transition médicale, mais administrativement et socialement (le social étant le plus lourd pour moi) ça n’aurait pas été un sujet.

Désolé je m’étale, bienvenue et désolé pour le pavé

[Gwenaël]

Salut Gwen, pour ma part, j'ai commencé à m'interroger sur moi-même en 2008 après avoir vu un doc sur le sujet. J'ai commencé ma transition en 2019, à 35 ans. Pourquoi j'ai mis autant de temps ? Je me la pose souvent cette question. J'avais peut-être, sûrement, peur.
L'impression d'être un imposteur, je l'ai eu aussi. Pour tes proches, y a plusieurs moyens, pour ma mère j'avais écrit une lettre, mon frère et ma soeur j'avais attendu qu'ils soient loins, et je leur ai dit par message, c'est pas super, mais j'avais peur de leur réaction je pense. Et en fait, ils l'ont plutôt bien pris.
Je sais pas si ça va t'aider.

Hello, merci de ton partage
A lire tous vos témoignages, la peur ressort (trop) souvent comme un facteur qui freine la "décision" de transitionner... C'est si triste de s'enfermer soi-même à cause des autres, mais d'en prendre conscience ça me remet un peu en place les idées et de pouvoir s'identifier, même juste en partie, à d'autres personnes ça aide beaucoup. En tout cas, j'admire encore le courage dont tu as fais preuve, comme tous les autres qui sont passés par là.
N'hésite pas si tu veux en partager plus, je serais ravi de te lire :)

Pour moi la prise de conscience a été progressive, mais j’ai aussi attendu mes 26 parce que… ben parce que l’environnement n’était pas safe, et également des problèmes familiaux à la chaine pendant les années qui ont précédé :mur:

Salut, et ne t'excuse pas de ton "pavé" ^^ je pourrais passer des heures à lire tout ce que vous avez à dire les uns et les autres... C'est super enrichissant de pouvoir connaître les expériences de chacun et de pouvoir calquer un ou plusieurs éléments à son propre cas.

Je trouve ça dingue par contre que tu aies du subir ça par ta famille. De devoir prendre des précautions pour se protéger de ses propres proches, j'en suis tellement désolé pour toi...
Et maintenant comment ça a évolué pour toi ? Tu te sens bien dans tes baskets ? Tu es entouré de meilleures personnes ?

En tout cas merci d'être passé par ici ! :)