Inscription à l'université / une grande école
Posté : 11 nov. 2016 00:39
Ayant cherché cette année à m'inscrire à l'université sous mon prénom et genre d'usage sans pseudonyme changé sur ma CNI, je vous fais part de l'étendue de mes recherches. Ce texte est perfectible et reflète ma propre expérience et ce que j'ai pu lire sur forums / blogs / et l'expérience d'autres étudiants que je connais. A noter que ça dépend vraiment des endroits, de la bonne volonté des personnes que vous allez contacter, et des procédures éventuellement déjà en place.
Pour un collège ou un lycée, les retours que j'ai vus passer étaient globalement positifs : négociation et inscription sous le prénom et genre d'usage.
Pour l'université, c'est, semble-t-il, paradoxalement un peu plus compliqué.
- Ce que vous pouvez espérer : utilisation du prénom d'usage au quotidien à l'université, carte d'étudiant au prénom d'usage, listes d'appel et d'affichage comportant le prénom d'usage, e-mail comportant le prénom d'usage (j'ai obtenu après explications au service technique, après accord de la scolarité, un alias pour la forme "universitaire" et le droit d'utiliser un e-mail personnel pour mes échanges avec l'UFR). C'est la carte d'étudiant au prénom d'usage qui risque d'être la plus compliquée à négocier.
- Plus difficile à négocier : carte d'étudiant au genre d'usage (vraiment rare).
- Ce que vous n'obtiendrez pas avant le changement de prénom / d'état civil : inscription complète au prénom et genre d'usage, diplôme au prénom d'usage. Ce n'est pas (encore) possible pour des raisons légales.
Certains cas positifs
...aka mon université respecte plus ou moins naturellement mes droits. C'est le cas de Rennes 2, même si tout n'est pas encore parfait : http://ouesttrans.wixsite.com/ouesttran ... a-rennes-2. C'est aussi le cas de l'université Jean Jaurès de Toulouse :
Négocier à la scolarité
Vous pouvez tenter d'aller expliquer votre situation au service scolarité de votre établissement, au moment de l'inscription. Ne faites pas le malin : si vous rusez, vous risquez de ne pas être inscrit.
Ils risquent de vous répondre qu'ils ne peuvent valider votre inscription qu'avec le même nom que celui qui figure sur votre carte d'identité. Ils arguent généralement qu'ils ne peuvent procéder autrement notamment pour des raisons d'adéquation avec le diplôme, qu'ils ne peuvent délivrer qu'avec le nom de naissance. Ca vaut quand même le coup de tenter car ça fonctionne dans certains cas : si leur système informatique le permet, ils vous attribuent un pseudonyme et c'est complètement transparent dans toute l'université, votre prénom de naissance n'apparaissant que pour la scolarité.
Ne pas hésiter à les relancer / être un peu relou, je connais quelqu'un qui a eu son inscription à l'usure, ayant eu plusieurs interlocuteurs :/.
Si ça ne marche pas, il vous reste des cartes à jouer.
La "solution feignant"
...aka j'ai pas envie d'aller m'embêter avec l'administration. Si aller voir chacun de vos profs pour leur expliquer la situation ne vous pose pas de problème, vous pouvez bien entendu faire cela. Cela ne changera rien aux documents affichés / à votre carte d'étudiant etc., vous serez out, mais pas d'administratif.
La solution "je monte plus haut"
Il vous reste plusieurs interlocuteurs à faire intervenir. Je vous mets dans l'ordre les étapes que j'ai suivies, ce qui me paraît relativement naturel :
* le/la directeur/trice de votre UFR
En principe, il n'a pas le pouvoir de prendre une décision pareille. Néanmoins, certaines bonnes âmes interviennent en votre faveur et s'arrangent avec la scolarité. Ce n'est pas toujours possible et ce n'est pas à un enseignant de prendre ce type de décisions, donc il y a peu de chance que ça marche. Vous pouvez revenir vers lui, ou votre directeur d'études, pour des questions d'ordre pratique, d'usage de votre prénom dans l'UFR.
* le vice-président scolarité
C'est lui qui a débloqué la situation dans mon cas. Le vice-président scolarité a les droits pour prendre une décision vis à vis de votre inscription.
Dans un premier temps, il peut être intéressant, en cas de passing moyen si vous débutez par exemple, ou si vous êtes jeune, d'avoir un appui, comme une lettre des parents si vous êtes encore mineur, voire un courrier du médecin scolaire de l'université. J'avais entrepris cette démarche et le médecin était totalement pour me rédiger ce type de courrier. J'ai vu passer deux cas où ça a clairement aidé à débloquer la situation.
* le Défenseur des Droits
Votre université ne veut rien savoir ? Contactez le Défenseur des droits (ex-médiateur de la République).
Écrire à une personne référente
Objet bien visible, car ce type de personnes en reçoit probablement beaucoup par jour. Soyez clair, concis, précisez d'emblée votre promo.
Dans un premier temps :
- situez-vous ;
- demandez un rendez-vous car c'est toujours plus facile en face à face ;
- expliquez la situation dans les grandes lignes.
Selon la réponse de votre interlocuteur :
- expliquez votre situation un peu plus en détails, en soulevant notamment les problèmes que cela peut poser au quotidien ;
- n'hésitez pas à rappeler que c'est bel et bien de la discrimination, dans un établissement qui est en toute logique un tremplin pour l'avenir professionnel ;
- citez les universités où l'inscription est facilitée ;
- citez l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'Homme relatif à la vie privée ;
- menacez de saisir le Défenseur des droits (ex-médiateur de la République).
Pour info, dans mon cas j'ai obtenu à Lille : alias pour l'e-mail, prénom d'usage utilisé partout dans l'UFR (sont au courant : le directeur de l'UFR, la secrétaire du pôle master), mais pas la carte d'étudiant ni l'ENT. Je connais d'autres situations dans la même fac, donc ça dépend vraiment de votre interlocuteur.
Pour un collège ou un lycée, les retours que j'ai vus passer étaient globalement positifs : négociation et inscription sous le prénom et genre d'usage.
Pour l'université, c'est, semble-t-il, paradoxalement un peu plus compliqué.
- Ce que vous pouvez espérer : utilisation du prénom d'usage au quotidien à l'université, carte d'étudiant au prénom d'usage, listes d'appel et d'affichage comportant le prénom d'usage, e-mail comportant le prénom d'usage (j'ai obtenu après explications au service technique, après accord de la scolarité, un alias pour la forme "universitaire" et le droit d'utiliser un e-mail personnel pour mes échanges avec l'UFR). C'est la carte d'étudiant au prénom d'usage qui risque d'être la plus compliquée à négocier.
- Plus difficile à négocier : carte d'étudiant au genre d'usage (vraiment rare).
- Ce que vous n'obtiendrez pas avant le changement de prénom / d'état civil : inscription complète au prénom et genre d'usage, diplôme au prénom d'usage. Ce n'est pas (encore) possible pour des raisons légales.
Certains cas positifs
...aka mon université respecte plus ou moins naturellement mes droits. C'est le cas de Rennes 2, même si tout n'est pas encore parfait : http://ouesttrans.wixsite.com/ouesttran ... a-rennes-2. C'est aussi le cas de l'université Jean Jaurès de Toulouse :
Négocier à la scolarité
Vous pouvez tenter d'aller expliquer votre situation au service scolarité de votre établissement, au moment de l'inscription. Ne faites pas le malin : si vous rusez, vous risquez de ne pas être inscrit.
Ils risquent de vous répondre qu'ils ne peuvent valider votre inscription qu'avec le même nom que celui qui figure sur votre carte d'identité. Ils arguent généralement qu'ils ne peuvent procéder autrement notamment pour des raisons d'adéquation avec le diplôme, qu'ils ne peuvent délivrer qu'avec le nom de naissance. Ca vaut quand même le coup de tenter car ça fonctionne dans certains cas : si leur système informatique le permet, ils vous attribuent un pseudonyme et c'est complètement transparent dans toute l'université, votre prénom de naissance n'apparaissant que pour la scolarité.
Ne pas hésiter à les relancer / être un peu relou, je connais quelqu'un qui a eu son inscription à l'usure, ayant eu plusieurs interlocuteurs :/.
Si ça ne marche pas, il vous reste des cartes à jouer.
La "solution feignant"
...aka j'ai pas envie d'aller m'embêter avec l'administration. Si aller voir chacun de vos profs pour leur expliquer la situation ne vous pose pas de problème, vous pouvez bien entendu faire cela. Cela ne changera rien aux documents affichés / à votre carte d'étudiant etc., vous serez out, mais pas d'administratif.
La solution "je monte plus haut"
Il vous reste plusieurs interlocuteurs à faire intervenir. Je vous mets dans l'ordre les étapes que j'ai suivies, ce qui me paraît relativement naturel :
* le/la directeur/trice de votre UFR
En principe, il n'a pas le pouvoir de prendre une décision pareille. Néanmoins, certaines bonnes âmes interviennent en votre faveur et s'arrangent avec la scolarité. Ce n'est pas toujours possible et ce n'est pas à un enseignant de prendre ce type de décisions, donc il y a peu de chance que ça marche. Vous pouvez revenir vers lui, ou votre directeur d'études, pour des questions d'ordre pratique, d'usage de votre prénom dans l'UFR.
* le vice-président scolarité
C'est lui qui a débloqué la situation dans mon cas. Le vice-président scolarité a les droits pour prendre une décision vis à vis de votre inscription.
Dans un premier temps, il peut être intéressant, en cas de passing moyen si vous débutez par exemple, ou si vous êtes jeune, d'avoir un appui, comme une lettre des parents si vous êtes encore mineur, voire un courrier du médecin scolaire de l'université. J'avais entrepris cette démarche et le médecin était totalement pour me rédiger ce type de courrier. J'ai vu passer deux cas où ça a clairement aidé à débloquer la situation.
* le Défenseur des Droits
Votre université ne veut rien savoir ? Contactez le Défenseur des droits (ex-médiateur de la République).
Écrire à une personne référente
Objet bien visible, car ce type de personnes en reçoit probablement beaucoup par jour. Soyez clair, concis, précisez d'emblée votre promo.
Dans un premier temps :
- situez-vous ;
- demandez un rendez-vous car c'est toujours plus facile en face à face ;
- expliquez la situation dans les grandes lignes.
Selon la réponse de votre interlocuteur :
- expliquez votre situation un peu plus en détails, en soulevant notamment les problèmes que cela peut poser au quotidien ;
- n'hésitez pas à rappeler que c'est bel et bien de la discrimination, dans un établissement qui est en toute logique un tremplin pour l'avenir professionnel ;
- citez les universités où l'inscription est facilitée ;
- citez l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'Homme relatif à la vie privée ;
- menacez de saisir le Défenseur des droits (ex-médiateur de la République).
Pour info, dans mon cas j'ai obtenu à Lille : alias pour l'e-mail, prénom d'usage utilisé partout dans l'UFR (sont au courant : le directeur de l'UFR, la secrétaire du pôle master), mais pas la carte d'étudiant ni l'ENT. Je connais d'autres situations dans la même fac, donc ça dépend vraiment de votre interlocuteur.