Bonjour
J'ai jeté un oeil au forum et sur internet et je n'ai trouvé quasiment aucun cas similaire au mien. En dernier recours je pense me rendre dans un centre d'information de la gendarmerie mais je tente d'abord ma chance ici ^^. Il faut dire que je n'ose pas trop.
Je suis inscrit aux concours de la gendarmerie et je me tate encore un peu pour celui de la police.
Je suis sous T depuis 1 ans et demi environs et je suis entrain de faire changer ma CNI.
Je dois prendre mes injections tous les 21 jours.
Je n'ai effectué aucune opération pour le moment. Je ne porte pas de binder (trop douloureux, à moins que je n'ai pris la mauvaise taille...). Je compte me procurer des transtapes (bonne ou mauvaise idée ?).
Je me pose du coup énormément de questions quant aux concours.
Est-ce que ma transition et ma prise d'hormones peuvent me rendre inapte à l'exercice du métier ?
Les opérations seront elles nécéssaires ?
Quid de l'internat ?
J'ai peur qu'ils considèrent la prise régulière d'hormones comme contraignante par exemple. Ou que le fait que je ne soit pas opéré rende difficile la colocation en internat.
J'ai pu voir que certains ici faisaient parti des forces de l'ordre mais, à ce que j'ai cru comprendre, ils n'auraient transitioné qu'après avoir intégré ce corps de métier.
Alors voilà , j'espère que quelqu'un saura m'éclairer là dessus
Dans tous les cas, merci et bonne année !
Concours gendarme/gpx et hormones
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- Gravier
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Re: Concours gendarme/gpx et hormones
Pour la partie gendarmerie je pourrais pas te répondre, mais pour la partie binder/tape je peux essayer
Le binder normalement ne doit pas faire mal (tu peux avoir mal au dos si tu le porte trop longtemps par contre), tu es sûr de la taille que tu as prise? Ou test une autre marque peut être !
Le trans tape peut être bien mais pas en port quotidien car même si fait pour ta peau ne va pas aimer avoir du tape tous les jours...
J'espère que quelqu'un d'autre pourra t'éclairer sur le reste de tes questions
Le binder normalement ne doit pas faire mal (tu peux avoir mal au dos si tu le porte trop longtemps par contre), tu es sûr de la taille que tu as prise? Ou test une autre marque peut être !
Le trans tape peut être bien mais pas en port quotidien car même si fait pour ta peau ne va pas aimer avoir du tape tous les jours...
J'espère que quelqu'un d'autre pourra t'éclairer sur le reste de tes questions
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- Pierre moussue
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Re: Concours gendarme/gpx et hormones
Tu ne peux pas être déclaré inapte parce que trans. Concernant la prise d'hormones régulière, elle ne concerne que toi, de plus si jamais tu étais amené à intervenir à l'étranger (mais comme tu dis que tu hésites à passer les concours de la police, je suppose que tu souhaites rester sur le territoire national), tu peux utiliser du nebido qui n'implique que 4 piqures par an. Tu peux aussi faire le choix d'être indépendant d'une prise d'hormones en restant sur un fonctionnement ovarien (mêmes certains gars binaires se contentent d'atteindre les effets irréversibles de la testo, barbe + mue et ensuite repartent sur un fonctionnement ovarien).
T'obliger à faire des opérations serait illégal. Puisque ton corps actuel ne t'empêche pas d'exercer.
Le fait d'avoir un corps trans en revanche, pourrait peut être poser problème à l'internat, mais dans ce cas, ils pourront te proposer une chambre individuelle. Pour ces questions, c'est vraiment du cas par cas et en concertation avec la personne concernée.
T'obliger à faire des opérations serait illégal. Puisque ton corps actuel ne t'empêche pas d'exercer.
Le fait d'avoir un corps trans en revanche, pourrait peut être poser problème à l'internat, mais dans ce cas, ils pourront te proposer une chambre individuelle. Pour ces questions, c'est vraiment du cas par cas et en concertation avec la personne concernée.
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront.
René Char.
René Char.
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- Pierre moussue
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Re: Concours gendarme/gpx et hormones
Salut Théophilio.
Je suis Gardien de la Paix. J'ai 51 ans. Je transitionne depuis seulement 5 ans alors que j'ai 24 ans de carrière.
J'ai donc fait l'école de Police avant et je n'ai pas eu à m'interroger comme toi. De plus c'était une autre époque.
En aucun cas ta transition et ton traitement hormonal ne pourraient te rendre inapte à la fonction.
De même personne n'a à exiger que tu fasses des chirurgies.
Pour ce qui est des injections pendant ta scolarité, tu peux sortir de l'école le soir à l'issue des cours donc quand c'est le jour de ton injection, tu te rends dans un cabinet infirmier local le temps des quelques mois de ta scolarité et tu fais faire ton injection si tu ne les fais pas toi-même.
S'agissant de l'internat effectivement en plein début de parcours ils ne pourraient, à mon sens, te mettre ni avec les garçons, ni avec les filles. Mais pas sûr non plus que tu puisses avoir une chambre individuelle. Cela dit en expliquant les choses et dans certaines écoles, c'est peut-être possible. Moi c'était des chambres de cinq.
Il doit y avoir sur ce forum des policiers ou gendarmes plus jeunes qui pourront peut-être mieux t'aider.
Il ne faut pas hésiter à expliquer sa situation. Les mentalités évoluent même si parfois c'est compliqué, notamment dans l'autre sens garçon/fille. C'est un milieu moins macho mais c'est quand même spécial.
Je connais une femme transgenre gendarme qui a transitionné il y a une quinzaine d'années et elle rencontre encore des difficultés avec ses collègues et sa hiérarchie. Cela dit elle a une grande gueule donc c'est peut-être aussi surtout pour ça.
En tout cas je te souhaite le meilleur pour ton parcours et ta future carrière.
Je suis Gardien de la Paix. J'ai 51 ans. Je transitionne depuis seulement 5 ans alors que j'ai 24 ans de carrière.
J'ai donc fait l'école de Police avant et je n'ai pas eu à m'interroger comme toi. De plus c'était une autre époque.
En aucun cas ta transition et ton traitement hormonal ne pourraient te rendre inapte à la fonction.
De même personne n'a à exiger que tu fasses des chirurgies.
Pour ce qui est des injections pendant ta scolarité, tu peux sortir de l'école le soir à l'issue des cours donc quand c'est le jour de ton injection, tu te rends dans un cabinet infirmier local le temps des quelques mois de ta scolarité et tu fais faire ton injection si tu ne les fais pas toi-même.
S'agissant de l'internat effectivement en plein début de parcours ils ne pourraient, à mon sens, te mettre ni avec les garçons, ni avec les filles. Mais pas sûr non plus que tu puisses avoir une chambre individuelle. Cela dit en expliquant les choses et dans certaines écoles, c'est peut-être possible. Moi c'était des chambres de cinq.
Il doit y avoir sur ce forum des policiers ou gendarmes plus jeunes qui pourront peut-être mieux t'aider.
Il ne faut pas hésiter à expliquer sa situation. Les mentalités évoluent même si parfois c'est compliqué, notamment dans l'autre sens garçon/fille. C'est un milieu moins macho mais c'est quand même spécial.
Je connais une femme transgenre gendarme qui a transitionné il y a une quinzaine d'années et elle rencontre encore des difficultés avec ses collègues et sa hiérarchie. Cela dit elle a une grande gueule donc c'est peut-être aussi surtout pour ça.
En tout cas je te souhaite le meilleur pour ton parcours et ta future carrière.
Si tu souffres aujourd'hui, c'est que ton destin te prépare quelque chose de bien plus merveilleux pour demain. Ne renonce jamais.
Anonyme.
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- Gravier
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Re: Concours gendarme/gpx et hormones
Bonjour,
Merci pour toutes vos réponses ! Ça rassure énormément.
Léoo97, concernant mon binder, tout allait bien au début et avec le temps il a commencé à devenir de plus en plus désagréable, voir douloureux. Pour info, je n'ai pris que 300g depuis le début ^^
J'ai surtout pensé aux transtapes pour le sport... Je serai vraiment très mal à l'aise de devoir porter une brassière.
Couss, effectivement, je souhaite rester sur le territoire national justement pour ces problèmes d'injections. Repartir sur un fonctionnement ovarien signifie reprise des règles et ça c'est inenvisageable. D'autant plus que je ne suis déjà pas le mec le plus masculin sur cette terre donc si en plus on enlève la T ^^
Je note le nebido que je ne connaissais pas.
Mickaël, je trouve ça vraiment impressionnant toutes ces personnes qui transitionnent en ayant leur vie établi depuis des années. Ça demande bcp de courage et de motivation.
Oui, je suppose que le partage des chambres risque d'être compliqué...
Enfaite, j'ai surtout peur de tomber sur quelqu'un d'intétolérant à la sélection qui aurait le pouvoir d'avorter le projet.
J'envisageais d'en parler lors de la visite médicale. Je ne sais pas si c'est judicieux de le faire avant, lors de l'entretien par exemple...
Les temps changent, c'est vrai. J'espère que ça ira ^^
En tout cas, j'aimerais bcp en savoir plus sur ton quotidien de GPX, Mickaël. Surtout en tant que personne trans ^^
Merci, encore à vous trois, passez une bonne fin de semaine
Théo
Merci pour toutes vos réponses ! Ça rassure énormément.
Léoo97, concernant mon binder, tout allait bien au début et avec le temps il a commencé à devenir de plus en plus désagréable, voir douloureux. Pour info, je n'ai pris que 300g depuis le début ^^
J'ai surtout pensé aux transtapes pour le sport... Je serai vraiment très mal à l'aise de devoir porter une brassière.
Couss, effectivement, je souhaite rester sur le territoire national justement pour ces problèmes d'injections. Repartir sur un fonctionnement ovarien signifie reprise des règles et ça c'est inenvisageable. D'autant plus que je ne suis déjà pas le mec le plus masculin sur cette terre donc si en plus on enlève la T ^^
Je note le nebido que je ne connaissais pas.
Mickaël, je trouve ça vraiment impressionnant toutes ces personnes qui transitionnent en ayant leur vie établi depuis des années. Ça demande bcp de courage et de motivation.
Oui, je suppose que le partage des chambres risque d'être compliqué...
Enfaite, j'ai surtout peur de tomber sur quelqu'un d'intétolérant à la sélection qui aurait le pouvoir d'avorter le projet.
J'envisageais d'en parler lors de la visite médicale. Je ne sais pas si c'est judicieux de le faire avant, lors de l'entretien par exemple...
Les temps changent, c'est vrai. J'espère que ça ira ^^
En tout cas, j'aimerais bcp en savoir plus sur ton quotidien de GPX, Mickaël. Surtout en tant que personne trans ^^
Merci, encore à vous trois, passez une bonne fin de semaine
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- Pierre moussue
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Re: Concours gendarme/gpx et hormones
Je sais que l'institution Police s'efforce d'éveiller les consciences mais des abrutis il y en a partout, même dans la Police.
Tu n'est donc jamais certain de ne pas tomber sur une personne transphobe.
Cela dit le recrutement est collectif. Ce n'est pas une personne qui te recrute mais plusieurs sur différentes épreuves donc je ne pense que tu sois trop embêté.
Je pense que tu peux commencer à en parler si tu te sens en confiance avec certains de tes interlocuteurs.
Pour mon quotidien dans la Police, je te refais un message ici demain car justement je suis au boulot et j'ai du taf.
Tu n'est donc jamais certain de ne pas tomber sur une personne transphobe.
Cela dit le recrutement est collectif. Ce n'est pas une personne qui te recrute mais plusieurs sur différentes épreuves donc je ne pense que tu sois trop embêté.
Je pense que tu peux commencer à en parler si tu te sens en confiance avec certains de tes interlocuteurs.
Pour mon quotidien dans la Police, je te refais un message ici demain car justement je suis au boulot et j'ai du taf.
Si tu souffres aujourd'hui, c'est que ton destin te prépare quelque chose de bien plus merveilleux pour demain. Ne renonce jamais.
Anonyme.
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- Pierre moussue
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Re: Concours gendarme/gpx et hormones
Théophilio je reviens vers toi pour te donner des informations sur mon quotidien de Gardien de la paix transgenre depuis cinq ans, début de ma transition alors que j'avais déjà 19 ans de carrière derrière moi dont 14 dans le commissariat actuel.
Mais tout d'abord sache qu'à mon âge, donc 51 ans, nous n'avions pas conscience d'être né dans le mauvais corps et encore moins d'informations pour décider d'une transition dans les années 80, 90 et même début 2000. C'était compliqué et il fallait bien faire avec notre mal être.
Pour ce qui est de mon quotidien dans mon petit commissariat de province axonais, tout se passe bien depuis le début de mon parcours, débuté il y a cinq ans, à l'âge de 46 ans.
Je dis toujours qu'il semble moins pénible de transitionner dans notre sens que d'homme à femme en Police ou Gendarmerie. Je ne pense pas me tromper en affirmant que c'est " mieux toléré ", à l'image de l'homosexualité masculine, moins bien perçue que l'homosexualité féminine. J'espère que quelqu'un pourrait me dire le contraire, même si c'est une généralité.
Ce qui est difficile à supporter ce sont les erreurs des collègues concernant le genrage. C'est plus par habitude qu'ils ont employé le féminin pendant les trois premières années, non par transphobie ou intolérance.
Et puis avec le temps les collègues se renouvellent. Les nouveaux ne m'ont pas connu avant et apparemment, ils ne soupçonnent pas ce que j'ai été avant.
J'ai toujours été respecté et apprécié. J'ai expliqué mon choix de transitionner vers le genre masculin au début de mon parcours. C'était nécessaire.
Peut-être qu'en mon absence il s'est dit des choses sur moi. Je n'en sais rien et je n'en ai pas eu connaissance donc je m'en fou.
Je suis parfaitement intégré en tant que mec dans ma brigade en Police secours et par ma hiérarchie.
Il me semble que je suis respecté et ce qui peut éventuellement se dire de moi dans mon dos m'importe peu. Il n'y a pas besoin d'être transgenre pour être critiqué.
Je suis dans le vestiaire masculin depuis quatre ans et ça ne pose aucun problème.
Ma hiérarchie m'a facilité les démarches de changement d'état civil, un peu compliquées avec toutes les applications et logiciels que nous avons, et j'ai rapidement été intégré partout en tant que Mickaël masculin.
Maintenant je suis parfaitement associé aux plaisanteries typiques de mecs, parfois macho je l'avoue mais notre milieu, notamment au niveau de la base, est ainsi fait. On parle régulièrement de cul, désolé, ce qui ne m'empêche pas de respecter la gente féminine.
Lors des formations collectives je suis dans le vestiaire des hommes évidemment. Certains prennent leurs douche collectivement. D'autres préfèrent la prendre chez eux. Je fais parti de ces derniers.
Je me sens très bien, de mieux en mieux, dans mon institution, dans laquelle d'ailleurs il y a des référents pour les questions LGBT. Ils peuvent être sollicités en cas de soucis.
J'espère que beaucoup ont la même chance que moi et que les mentalités vont continuer d'évoluer dans le bon sens, celui de la tolérance.
Concernant les rapports avec les délinquants, c'est parfois compliqué avec ceux m'ayant connu avant. Ils font exprès de m'appeler madame pour m'emmerder mais c'est de moins en moins souvent maintenant que mon physique est masculin. Ils passeraient plus pour des cons, qu'ils sont de toute façon !
Je n'ai pas hésité à expliqué ma transition à plein de personnes liées à mon métier.
J'espère t'avoir éclairé.
Si tu as des questions plus pointues où que je n'aurais pas évoquées, n'hésites pas.
Mais tout d'abord sache qu'à mon âge, donc 51 ans, nous n'avions pas conscience d'être né dans le mauvais corps et encore moins d'informations pour décider d'une transition dans les années 80, 90 et même début 2000. C'était compliqué et il fallait bien faire avec notre mal être.
Pour ce qui est de mon quotidien dans mon petit commissariat de province axonais, tout se passe bien depuis le début de mon parcours, débuté il y a cinq ans, à l'âge de 46 ans.
Je dis toujours qu'il semble moins pénible de transitionner dans notre sens que d'homme à femme en Police ou Gendarmerie. Je ne pense pas me tromper en affirmant que c'est " mieux toléré ", à l'image de l'homosexualité masculine, moins bien perçue que l'homosexualité féminine. J'espère que quelqu'un pourrait me dire le contraire, même si c'est une généralité.
Ce qui est difficile à supporter ce sont les erreurs des collègues concernant le genrage. C'est plus par habitude qu'ils ont employé le féminin pendant les trois premières années, non par transphobie ou intolérance.
Et puis avec le temps les collègues se renouvellent. Les nouveaux ne m'ont pas connu avant et apparemment, ils ne soupçonnent pas ce que j'ai été avant.
J'ai toujours été respecté et apprécié. J'ai expliqué mon choix de transitionner vers le genre masculin au début de mon parcours. C'était nécessaire.
Peut-être qu'en mon absence il s'est dit des choses sur moi. Je n'en sais rien et je n'en ai pas eu connaissance donc je m'en fou.
Je suis parfaitement intégré en tant que mec dans ma brigade en Police secours et par ma hiérarchie.
Il me semble que je suis respecté et ce qui peut éventuellement se dire de moi dans mon dos m'importe peu. Il n'y a pas besoin d'être transgenre pour être critiqué.
Je suis dans le vestiaire masculin depuis quatre ans et ça ne pose aucun problème.
Ma hiérarchie m'a facilité les démarches de changement d'état civil, un peu compliquées avec toutes les applications et logiciels que nous avons, et j'ai rapidement été intégré partout en tant que Mickaël masculin.
Maintenant je suis parfaitement associé aux plaisanteries typiques de mecs, parfois macho je l'avoue mais notre milieu, notamment au niveau de la base, est ainsi fait. On parle régulièrement de cul, désolé, ce qui ne m'empêche pas de respecter la gente féminine.
Lors des formations collectives je suis dans le vestiaire des hommes évidemment. Certains prennent leurs douche collectivement. D'autres préfèrent la prendre chez eux. Je fais parti de ces derniers.
Je me sens très bien, de mieux en mieux, dans mon institution, dans laquelle d'ailleurs il y a des référents pour les questions LGBT. Ils peuvent être sollicités en cas de soucis.
J'espère que beaucoup ont la même chance que moi et que les mentalités vont continuer d'évoluer dans le bon sens, celui de la tolérance.
Concernant les rapports avec les délinquants, c'est parfois compliqué avec ceux m'ayant connu avant. Ils font exprès de m'appeler madame pour m'emmerder mais c'est de moins en moins souvent maintenant que mon physique est masculin. Ils passeraient plus pour des cons, qu'ils sont de toute façon !
Je n'ai pas hésité à expliqué ma transition à plein de personnes liées à mon métier.
J'espère t'avoir éclairé.
Si tu as des questions plus pointues où que je n'aurais pas évoquées, n'hésites pas.
Si tu souffres aujourd'hui, c'est que ton destin te prépare quelque chose de bien plus merveilleux pour demain. Ne renonce jamais.
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