Transidentité oui mais ! D'autres choses d'abord (don, etc)
Posté : 28 août 2023 17:58
Bonjour à tous ! Je sais pas si je suis dans la bonne section pour parler de ça mais...
Ça fait un moment que j'ai besoin de poser ça sur la table parce que même les gens à qui je l'explique ne me comprennent pas. (Et je me comprends pas complètement faut dire).
Faut dire que j'ai toujours été très mauvais pour expliquer des choses de manière générale. Surtout quand il s'agit de mon ressenti : Je me comprends (ou partiellement), mais je suis incapable de le communiquer ou de le communiquer correctement.
Alors voilà.
J'ai toujours eu ce rapport compliqué avec la transidentité.
Ma situation actuelle vis à vis de ça :
Aujourd'hui, je vis au jour le jour. Parfois j'y pense, parfois j'y pense moins, parfois ça me sort de la tête (rarement) tandis que je me suis contenté d'être appelé il (+ posséder des vêtements masculin + binder que je mets quand j'y pense parce que c'est contraignant même si j'aime bien en mettre) :
Par des amis surtout. Parce que ma situation, ma mère la connaît mais l'oublie (mégenrage accidentel) tandis que mes plus jeunes frères ne le savent pas, ma grand-mère et le reste de la famille non plus.
Au service civique, il n'y a que la vice présidente qui le sait parce que j'ai eu un bon feeling avec elle (elle a préféré qu'on le garde entre nous parce que ça me gênait d'en parler et pour que ce soit plus simple), mais le reste des gens que je côtoie non.
Au niveau de ma mission locale, personne ne le sait également.
Globalement, j'ai énormément de mal à en parler avec des inconnus (internet c'est cela dit un peu plus simple), c'est pourquoi j'ai deux façons de faire :
Soit je parle très neutre pour ne pas être embêté
Soit je m'en fiche et je parle au masculin sans expliquer sauf si on me demande.
Ce dont j'ai énormément envie :
Mammectomie
Mais je n'ai fait aucune démarche (je me suis dit d'attendre de faire des hormones avant de le faire)
Ce dont j'ai envie mais sur quoi je ne fais que douter (j'ai des moments de grosse euphorie où je suis sûr de vouloir le faire et le reste du temps, je doute) :
Les hormones. (mon doute du moment : et si les changements sur mon visage ne me plaisaient pas ? Que je me trouve encore plus moche ? : C'est le fameux trip du : mon visage féminin est okay tier mais j'ai peur de regretter si mon visage masculin est en-dessous. Aussi parce que, j'ai peur de me retrouver avec un pif similaire à celui de mon géniteur (rapport compliqué et pas jojo, ya du drama) ou son demi-frère qui me rappelleraient ces deux-là dans la glace.)
(Faudrait que j'aborde ce point dans un autre topic d'ailleurs : peur de ressembler physiquement après transition à une personne horrible de ma famille).
Le reste, je sais pas encore. Je doute ou j'ose pas (notamment le changement d'état civil). (J'ai un côté très procrastination qui n'aide pas aussi).
Alors ça traîne depuis un moment cette histoire de transition hormonale (+ en parler avec le reste de ma famille). Mais si ça traîne, c'est aussi parce que, j'ai fini par me dire une chose.
Je veux faire un "don de gamète" avant de transitionner.
Appelez ça un mantra ou que sais-je, je ne sais pas exactement pourquoi j'ai tant envie de faire ça avant.
Mais, avec tout ce que je sais sur les transitions hormonales (+ le côté transition médicale plus poussée), je me suis posé des questions sur la fertilité.
Du à mon passé et plusieurs autres choses, je sais que je ne veux pas d'enfants et c'est pour ça que j'essaie de me persuader que perdre cette capacité ne changera rien. (Si seulement j'étais né homme cis putain).
Mais une partie de moi me dit : "oui mais tu ne sais pas qui tu seras dans le futur. On est souvent plus tout à fait la même personne avec le temps. Peut être que ton toi du futur le regrettera et que tu t'en voudras pour ce choix délibéré de se débarrasser égoïstement d'une capacité que d'autres n'ont pas et rêveraient d'avoir."
Et c'est là que j'ai compris quelque chose avec la dernière partie de cette phrase : je me suis trouvé égoïste tout en repensant à un certain utérus pour qui j'éprouve une certaine haine (notamment à cause de menstruations très douloureuses au point de suspecter de l'endométriose même si j'ai jamais fait les recherches : juste, ça m'a toujours fait suffisamment mal pour que je veuille me l'arracher et j'ai un gros blocage avec cette partie de moi : je veux pas en entendre parler ni voir quoique ce soit donc refus catégorique de ma part depuis toujours d'aller chez un gynéco pour m'examiner cet endroit).
Raison pour laquelle, il y a plus d'un an, j'ai réfléchi et j'ai fini par tirer une conclusion.
"Je ne veux pas avoir de regrets avec ça et tant qu'à se retrouver sans cette capacité, autant qu'elle serve à quelqu'un d'autre qui en a besoin".
Je me suis donc mis en tête de d'abord faire un don de gamète avant d'entamer des démarches plus sérieuses : les hormones.
L'ennui, c'est que ces démarches de don ont traîné en longueur (ça prend un peu de temps) donc ça me frustre (parce que quand j'ai mes phases où je veux faire absolument débuter les hormones, je peux pas à cause de ça qui est pas fait).
Aussi parce qu'on peut pas faire de don de gamète quand on est hormoné, je suis actuellement en lien avec un hôpital de don trans friendly et ils m'ont dit que même les personnes hormonées doivent arrêter quand celles-ci font un don.
D'ailleurs, quand j'ai fait comprendre à la psy de cet hôpital que je suis trans, elle a direct voulu me rediriger vers quelqu'un qui fait de la conservation d'ovocyte pour les personnes trans (savoir si je voulais aussi faire ça en + du don, adorable la dame) mais j'ai eu du mal à lui expliquer en quoi j'avais besoin de faire ce don dans mon parcours de transition parce que ça reste flou pour moi.
Pourquoi je suis aussi attaché à cette idée ? Je sais pas. Un désir égoïste pour compenser un besoin irrépressible de reproduction dans la nature humaine ? Pour avoir l'impression qu'une partie de mon corps a servi à quelque chose ? Pour rendre service ? Pour se dire : si tu fais ça, tu "peux" transitionner ? Peut être un peu tout à la fois ?
Ma manière de pensée est bizarre. Je peux pas décrire ce sentiment. Je sais juste que je veux le faire et que je suis buté. (Pour ceux qui se demandent : ce don va enfin commencer, j'ai mes rendez-vous là-bas pour voir les gens d'abord avant de faire la partie technique).
Qu'est-ce que vous en pensez vous ? (Parce que c'est frustrant de pas pouvoir expliquer ces "je veux faire ça avant"... et d'avoir du mal à se comprendre. Est-ce que c'est tordu et je me prends le chou pour rien/je me cherche des excuses ?)
(Hésitez pas à me poser des questions si je suis pas clair et désolé d'avance -_-" )
Ça fait un moment que j'ai besoin de poser ça sur la table parce que même les gens à qui je l'explique ne me comprennent pas. (Et je me comprends pas complètement faut dire).
Faut dire que j'ai toujours été très mauvais pour expliquer des choses de manière générale. Surtout quand il s'agit de mon ressenti : Je me comprends (ou partiellement), mais je suis incapable de le communiquer ou de le communiquer correctement.
Alors voilà.
J'ai toujours eu ce rapport compliqué avec la transidentité.
Ma situation actuelle vis à vis de ça :
Aujourd'hui, je vis au jour le jour. Parfois j'y pense, parfois j'y pense moins, parfois ça me sort de la tête (rarement) tandis que je me suis contenté d'être appelé il (+ posséder des vêtements masculin + binder que je mets quand j'y pense parce que c'est contraignant même si j'aime bien en mettre) :
Par des amis surtout. Parce que ma situation, ma mère la connaît mais l'oublie (mégenrage accidentel) tandis que mes plus jeunes frères ne le savent pas, ma grand-mère et le reste de la famille non plus.
Au service civique, il n'y a que la vice présidente qui le sait parce que j'ai eu un bon feeling avec elle (elle a préféré qu'on le garde entre nous parce que ça me gênait d'en parler et pour que ce soit plus simple), mais le reste des gens que je côtoie non.
Au niveau de ma mission locale, personne ne le sait également.
Globalement, j'ai énormément de mal à en parler avec des inconnus (internet c'est cela dit un peu plus simple), c'est pourquoi j'ai deux façons de faire :
Soit je parle très neutre pour ne pas être embêté
Soit je m'en fiche et je parle au masculin sans expliquer sauf si on me demande.
Ce dont j'ai énormément envie :
Mammectomie
Mais je n'ai fait aucune démarche (je me suis dit d'attendre de faire des hormones avant de le faire)
Ce dont j'ai envie mais sur quoi je ne fais que douter (j'ai des moments de grosse euphorie où je suis sûr de vouloir le faire et le reste du temps, je doute) :
Les hormones. (mon doute du moment : et si les changements sur mon visage ne me plaisaient pas ? Que je me trouve encore plus moche ? : C'est le fameux trip du : mon visage féminin est okay tier mais j'ai peur de regretter si mon visage masculin est en-dessous. Aussi parce que, j'ai peur de me retrouver avec un pif similaire à celui de mon géniteur (rapport compliqué et pas jojo, ya du drama) ou son demi-frère qui me rappelleraient ces deux-là dans la glace.)
(Faudrait que j'aborde ce point dans un autre topic d'ailleurs : peur de ressembler physiquement après transition à une personne horrible de ma famille).
Le reste, je sais pas encore. Je doute ou j'ose pas (notamment le changement d'état civil). (J'ai un côté très procrastination qui n'aide pas aussi).
Alors ça traîne depuis un moment cette histoire de transition hormonale (+ en parler avec le reste de ma famille). Mais si ça traîne, c'est aussi parce que, j'ai fini par me dire une chose.
Je veux faire un "don de gamète" avant de transitionner.
Appelez ça un mantra ou que sais-je, je ne sais pas exactement pourquoi j'ai tant envie de faire ça avant.
Mais, avec tout ce que je sais sur les transitions hormonales (+ le côté transition médicale plus poussée), je me suis posé des questions sur la fertilité.
Du à mon passé et plusieurs autres choses, je sais que je ne veux pas d'enfants et c'est pour ça que j'essaie de me persuader que perdre cette capacité ne changera rien. (Si seulement j'étais né homme cis putain).
Mais une partie de moi me dit : "oui mais tu ne sais pas qui tu seras dans le futur. On est souvent plus tout à fait la même personne avec le temps. Peut être que ton toi du futur le regrettera et que tu t'en voudras pour ce choix délibéré de se débarrasser égoïstement d'une capacité que d'autres n'ont pas et rêveraient d'avoir."
Et c'est là que j'ai compris quelque chose avec la dernière partie de cette phrase : je me suis trouvé égoïste tout en repensant à un certain utérus pour qui j'éprouve une certaine haine (notamment à cause de menstruations très douloureuses au point de suspecter de l'endométriose même si j'ai jamais fait les recherches : juste, ça m'a toujours fait suffisamment mal pour que je veuille me l'arracher et j'ai un gros blocage avec cette partie de moi : je veux pas en entendre parler ni voir quoique ce soit donc refus catégorique de ma part depuis toujours d'aller chez un gynéco pour m'examiner cet endroit).
Raison pour laquelle, il y a plus d'un an, j'ai réfléchi et j'ai fini par tirer une conclusion.
"Je ne veux pas avoir de regrets avec ça et tant qu'à se retrouver sans cette capacité, autant qu'elle serve à quelqu'un d'autre qui en a besoin".
Je me suis donc mis en tête de d'abord faire un don de gamète avant d'entamer des démarches plus sérieuses : les hormones.
L'ennui, c'est que ces démarches de don ont traîné en longueur (ça prend un peu de temps) donc ça me frustre (parce que quand j'ai mes phases où je veux faire absolument débuter les hormones, je peux pas à cause de ça qui est pas fait).
Aussi parce qu'on peut pas faire de don de gamète quand on est hormoné, je suis actuellement en lien avec un hôpital de don trans friendly et ils m'ont dit que même les personnes hormonées doivent arrêter quand celles-ci font un don.
D'ailleurs, quand j'ai fait comprendre à la psy de cet hôpital que je suis trans, elle a direct voulu me rediriger vers quelqu'un qui fait de la conservation d'ovocyte pour les personnes trans (savoir si je voulais aussi faire ça en + du don, adorable la dame) mais j'ai eu du mal à lui expliquer en quoi j'avais besoin de faire ce don dans mon parcours de transition parce que ça reste flou pour moi.
Pourquoi je suis aussi attaché à cette idée ? Je sais pas. Un désir égoïste pour compenser un besoin irrépressible de reproduction dans la nature humaine ? Pour avoir l'impression qu'une partie de mon corps a servi à quelque chose ? Pour rendre service ? Pour se dire : si tu fais ça, tu "peux" transitionner ? Peut être un peu tout à la fois ?
Ma manière de pensée est bizarre. Je peux pas décrire ce sentiment. Je sais juste que je veux le faire et que je suis buté. (Pour ceux qui se demandent : ce don va enfin commencer, j'ai mes rendez-vous là-bas pour voir les gens d'abord avant de faire la partie technique).
Qu'est-ce que vous en pensez vous ? (Parce que c'est frustrant de pas pouvoir expliquer ces "je veux faire ça avant"... et d'avoir du mal à se comprendre. Est-ce que c'est tordu et je me prends le chou pour rien/je me cherche des excuses ?)
(Hésitez pas à me poser des questions si je suis pas clair et désolé d'avance -_-" )