Bonjour, tout d’abord désolée pour l’énorme pavé
Merci aux membres qui me liront jusqu’à la fin.
Mes questions sont : Est-ce qu’il y en a qui ont été au début ou sont actuellement en gros questionnement sur leur identité/transidentité ? Ou est-ce ça a été chez tous.tes une évidence depuis toujours ou depuis le début ?
Je m’excuse par avance si jamais mes explications sont offensantes ou si j’emploie les mauvais mots ou si je me trompe sur certains termes ou explications. Je suis en plein questionnement, vraiment perdue et je ne connais pas trop le domaine trans ftm etc donc pardonnez moi si je dis des bêtises ou des choses blessantes envers vous. J’apprends peu à peu ce sujet donc je vous remercie si vous pouviez être bienveillants.
Je m’explique, j’ai 24ans et je suis actuellement en gros gros questionnement. Je n’arrive pas trop à me situer, rien n’est sûr dans ma tête et dans mon corps. J’ai eu ce genre de questionnements à plusieurs reprises, parfois c’est plus prenant et d’autre moins. Y a 2 ans ou actuellement ça l’est beaucoup (j’entends plus prenant car c’est des périodes où je questionne et passe des heures tard le soir à me renseigner sur les packers et prothèses (packer et play avec ma femme) notamment.
Y a 2 ans justement j’en ai parlé à ma femme car je me rendais de plus en plus compte que je ressentais ce besoin d’avoir la bosse etc.. en fait ça a commencé au début de notre relation (aujourd’hui ça fait 7 ans qu’on est ensemble) on pratiquait sans rien car on était jeune et c’était compliqué. Je prenais du plaisir avec mon vagin sans aucun problème même si les frottements me plaisaient beaucoup plus et ça depuis très jeunes. Que ce soit au début de l’adolescence en solo ou avec ma femme au début, j’avais du plaisir avec mon vagin mais encore et beaucoup plus par les frottements. Puis un jour on a acheté un g*de ceinture à ma demande et elle était tout à fait d’accord. Et j’appréciais vraiment à fond (c’est moi qui portais mais parfois elle aussi) et à force j’ai commencé à refuser la moindre pénétration et je ne voulais même plus qu’elle me touche en bas. Je prenais plus aucun plaisir comme ça et j’ai compris qu’en fait je me faisais croire à moi-même que j’avais du plaisir parce que ça me paraissait la logique des choses mais en réalité c’était pas vraiment le cas je me mentais totalement à moi-même. On a pris l’habitude comme ça ça ne la dérangeais pas, elle comprenait et ne m’embêtait pas avec ça. Elle ne m’a jamais vraiment demandé d’explications et je n’en avais pas non plus, juste je préférais m’occuper d’elle et mon plaisir à moi je le prenais seulement avec ce g*de ceinture grâce aux frottements ou je ne sais pas trop comment que ça me donner, j’avais même des orgasmes sans aucun soucis et j’aimais vraiment pratiquer en mode « homme » de mon côté.
Donc y a 2 ans quand j’en ai parlé avec elle de ce besoin d’avoir un penis/une bosse etc, elle m’a acheté un packer Mr limpy. Je l’ai utilisé uniquement à la maison quelques semaines car je n’osais pas en dehors. J’ai extrêmement peur des regards et des jugements, je ne souhaitais pas croiser quelqu’un que je connaissais et que cette personne le remarque. Je sais pas trop si c’était par honte, par peur, ou car je n’assumais pas, ou encore si le fait d’en avoir besoin n’était pas réel en moi. Je savais pas du tout j’étais perdu et en ce moment je re rentre dans une période similaire et j’en suis toujours au même point dans ma réflexion.
Ensuite j’ai abandonné car je n’arrivais pas à le placer correctement sans qu’il ne bouge ou me gêne même dans mes boxers que j’avais déjà avec poches et je l’ai laissé au placard jusqu’à maintenant. J’en ai plus parlé et mes questionnement se sont « calmés », enfin seulement des réflexions ou questions dans ma tête selon des situations vécus ces jours là mais rien de bien prenant au point de me rendre mal et d’en discuter vaguement avec ma femme.
Ce côté « penis » et sexuel c’est vraiment le plus prenant en moi et ce qui me rend le plus mal. Mais y a d’autres points qui me font me questionner.
Je suis masculine : coupe de cheveux masculine exclusivement sinon ça me met au plus mal, vêtements exclusivement masculin pour la même raison.
Le moindre vêtements ou accessoires ou bijoux qui me rendrait plus « femme » je les rejette un max. Même certains vêtement « homme » qui sur moi ont un effet étrange de femme je le refuse catégoriquement ça me rend vraiment très mal. Même un bracelet que je trouverais sur moi trop féminin c’est non. Ma sœur qui adore le maquillage et ma femme aussi aimeraient me maquiller pour rigoler ou s’entraîner ou tester mais je refuse catégoriquement aussi et encore pour la même raison même si c’est juste chez nous sans sortir.
Concernant le fait de me genrer au féminin ou au masculin, on me genre exclusivement au féminin comme depuis ma naissance, c’est pas un problème pour moi j’y suis habituée et ça me va. Parfois vu que je suis très masculine des personnes qui ne me connaissent pas dans des magasins ou événements me genrent au masculin et ça m’a jamais dérangé par contre je souhaite pas que mes amis ou famille le fassent ni même pour des personnes a qui je me présenterais j’ai pas envie de me présenter en tant que « il ».
L’idée de prendre un prénom « homme » ne me tente pas non plus je n’ai pas envie de changer mon prénom de naissance femme me va comme ça.
Concernant mon corps, je déteste ma poitrine même si je n’en ai pas beaucoup j’en ai horreur. Je déteste mes seins. La plage ou la piscine c’est extrêmement compliqué je l’évite au max car je déteste être en maillot. J’avais un binder et je me sentais mieux avec mais j’ai pris du poids et il ne me va plus donc je porte des brassières, j’ai pas beaucoup de poitrine donc ça passe à peu près mais je me sens pas au mieux malgré ça. L’idée de faire une mammectomie ne me tente pas, je n’ai pas l’impression que je me sentirais mieux torse nu sans poitrine.
La grossesse est un sujet à aborder également, j’aimerais avoir un enfant avec ma femme mais il y a certains raisons de santé qui font qu’elle ne pourra peut-être pas porter cet enfant. La question que ce soit moi qui porte c’est du genre « si mon père ou tout autre homme ou personne n’ayant pas d’utérus peuvent être enceinte ? Non. Alors considère que pour moi c’est pareil ». Pourquoi ? Car je ne supporterai pas ce changement et cet image de mon corps. Pardon si je blesse mais j’apparente la grossesse à la féminité et c’est ce côté là qui fait que je refuse catégoriquement d’être enceinte un jour. Ça me donne l’impression que je ressemblerai trop à une femme et comme je disais plus haut pour les vêtements etc, c’est un non catégorique. Pas de grossesse j’en serais incapable.
Concernant le fait de prendre de la T je suis pas tentée non plus, la voix grave je n’en veux pas. Obtenir une pilosité du visage (barbe) je pense pas non plus en vouloir même si j’avoue avoir déjà apprécié me voir avec sur des filtres, on va dire que je trouve que ça m’irait bien mais je crois que j’en voudrais pas non plus.
La pilosité sur le reste du corps j’ai déjà pas mal de poils aux bras et jambes, ceux des bras me vont mais les jambes je déteste je les rase car j’ai horreur d’être poilues des jambes.
Voilà je pense avoir expliqué à peu près tout.
Je suis perdu, je ne sais plus quoi penser. Je suis très mal.
Ma femme pense que je suis « trans refoulé » moi je ne pense pas enfin je n’en sais rien je n’ai pas l’impression de l’être mis à part sur le côté génital donc je ne sais pas trop quoi en penser. Tout ça me fait extrêmement mal et je ne sais pas comment me sentir mieux.
Questionnements est-ce que je suis trans ou pas ? Qui je suis ? Comment me sentir mieux ?
- mystère
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Re: Questionnements est-ce que je suis trans ou pas ? Qui je suis ? Comment me sentir mieux ?
Coucou,
Pour t'aider dans ta réflexion : en dehors de ta relation amoureuse et de ton rapport à ton corps, y a-t-il des situations sociales où tu te sentirais mieux si tu étais perçu sous une identité masculine ? Au travail, avec tes amis, dehors dans la rue, aimerais-tu que l'on te dise Monsieur plutôt que Madame ? Ou au contraire apprécies-tu d'être socialement perçu-e au féminin et cela te rebuterait-il d'être identifié-e comme quelqu'un du genre opposé ? Comment te sens-tu quand on utilise des pronoms féminins pour te parler, as-tu l'impression que ton prénom actuel te correspond ? Si tu étais seul sur une île déserte, quelle forme choisirais-tu pour te sentir bien, épanoui ?
Arrives-tu à t'imaginer dans l'avenir, comment te verrais-tu vieillir par exemple ?
On a tous des parcours différents, pour moi, la première fois que j'ai vaguement percuté qu'il y avait un truc par rapport à mon identité, c'est quand je suis tombé amoureux de ma meilleure amie vers l'âge de 16-17 ans; je savais que c'était un amour impossible parce que je voulais être son mec, pas sa petite amie (je savais qu'il pouvait y avoir des relations homosexuelles tout de même, même en venant d'un bled paumé, même si c'était une autre époque, avant l'existence d'internet !), et je ne comprenais pas d'où venait ce désir, qui était quelque chose de très fort / profond mais qui me semblait à l'époque irréalisable vu que je ne connaissais rien à la transidentité, donc je me suis dit que c'était n'importe quoi et j'ai enterré mes envies et ces pensées avec.
Elles ont ressurgi quelques années plus tard, vers mes 22 ans, et se sont amplifiées au fil du temps.
Mes questionnements se sont révélés dans mes rapports personnels / amoureux avant de s'étendre aux autres sphères, plus tard.
Entre mes 22 et mes 28 ans j'ai eu une longue période où ça ressurgissait violemment puis où je l'enterrais, il y avait certainement du rejet et de la transphobie intériorisée, et toujours la difficulté à comprendre ce que je ressentais à une époque où les infos n'étaient pas aussi accessibles, avant d'avoir accès à des échanges avec d'autres personnes trans et de comprendre que je n'étais pas un ovni.
J'ai finalement transitionné à trente ans, et j'ai la quarantaine aujourd'hui.
Nous avons tous des parcours différents et nous n'avons pas tous "toujours su" que nous étions trans.Enfant, par exemple, je me fichais complètement de mon genre, c'est à l'adolescence que j'ai commencé à me sentir clivé entre mon apparence et mon ressenti et que j'ai eu l'impression de devoir jouer un rôle, comme un agent infiltré.
Nous avons aussi tous des envies différentes en terme de transition (concernant les changements physiques ou pas, par exemple). Certaines personnes trans sont à l'aise en gardant leur poitrine, sans avoir de pilosité, etc, les envies peuvent aussi évoluer avec le temps sur ce plan - ou pas, ça dépend vraiment des gens.
Pour t'aider dans ta réflexion : en dehors de ta relation amoureuse et de ton rapport à ton corps, y a-t-il des situations sociales où tu te sentirais mieux si tu étais perçu sous une identité masculine ? Au travail, avec tes amis, dehors dans la rue, aimerais-tu que l'on te dise Monsieur plutôt que Madame ? Ou au contraire apprécies-tu d'être socialement perçu-e au féminin et cela te rebuterait-il d'être identifié-e comme quelqu'un du genre opposé ? Comment te sens-tu quand on utilise des pronoms féminins pour te parler, as-tu l'impression que ton prénom actuel te correspond ? Si tu étais seul sur une île déserte, quelle forme choisirais-tu pour te sentir bien, épanoui ?
Arrives-tu à t'imaginer dans l'avenir, comment te verrais-tu vieillir par exemple ?
On a tous des parcours différents, pour moi, la première fois que j'ai vaguement percuté qu'il y avait un truc par rapport à mon identité, c'est quand je suis tombé amoureux de ma meilleure amie vers l'âge de 16-17 ans; je savais que c'était un amour impossible parce que je voulais être son mec, pas sa petite amie (je savais qu'il pouvait y avoir des relations homosexuelles tout de même, même en venant d'un bled paumé, même si c'était une autre époque, avant l'existence d'internet !), et je ne comprenais pas d'où venait ce désir, qui était quelque chose de très fort / profond mais qui me semblait à l'époque irréalisable vu que je ne connaissais rien à la transidentité, donc je me suis dit que c'était n'importe quoi et j'ai enterré mes envies et ces pensées avec.
Elles ont ressurgi quelques années plus tard, vers mes 22 ans, et se sont amplifiées au fil du temps.
Mes questionnements se sont révélés dans mes rapports personnels / amoureux avant de s'étendre aux autres sphères, plus tard.
Entre mes 22 et mes 28 ans j'ai eu une longue période où ça ressurgissait violemment puis où je l'enterrais, il y avait certainement du rejet et de la transphobie intériorisée, et toujours la difficulté à comprendre ce que je ressentais à une époque où les infos n'étaient pas aussi accessibles, avant d'avoir accès à des échanges avec d'autres personnes trans et de comprendre que je n'étais pas un ovni.
J'ai finalement transitionné à trente ans, et j'ai la quarantaine aujourd'hui.
Nous avons tous des parcours différents et nous n'avons pas tous "toujours su" que nous étions trans.Enfant, par exemple, je me fichais complètement de mon genre, c'est à l'adolescence que j'ai commencé à me sentir clivé entre mon apparence et mon ressenti et que j'ai eu l'impression de devoir jouer un rôle, comme un agent infiltré.
Nous avons aussi tous des envies différentes en terme de transition (concernant les changements physiques ou pas, par exemple). Certaines personnes trans sont à l'aise en gardant leur poitrine, sans avoir de pilosité, etc, les envies peuvent aussi évoluer avec le temps sur ce plan - ou pas, ça dépend vraiment des gens.
- Shay
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- Hormoné : Oui
Re: Questionnements est-ce que je suis trans ou pas ? Qui je suis ? Comment me sentir mieux ?
Hey
Je viens ajouter mon point de vue, voir si ça peut t'aider.
Je suis déjà d'accord avec mon voisin du dessus.
"L'avoir toujours su" c'est pas systématique.
Parce que c'était pas mon cas.
Disons que étant enfant, j'avais été élevé "comme une fille". Donc j'en étais une.
Je veux dire, quand tu as passé ta vie à entendre que tu es comme ça, tu ne le remets pas forcément en question. Surtout quand t'es jeune (et que tu évolues la plupart dans un environnement assez terrible me concernant (aka traumas) : j'avais globalement plusieurs choses à penser qui mettaient ce genre de questionnement au second plan)
Après rétrospectivement, je peux retrouver des souvenirs d'enfance, mais avec mon regard actuel, qui peuvent me faire dire "si ça se trouve c'était du à la transidentité". Peut être, peut être pas. Au final, c'est mon interprétation puisqu'il y a que moi qui puisse y répondre (je pense notamment à un sujet que j'ai abordé sur ce forum concernant un rejet total de mon corps quand j'ai eu une prise de conscience étant enfant pour une raison x).
Le truc, c'est que mon véritable questionnement, selon moi, a commencé plus tard, genre 17-18 ans (même si ça m'était déjà arrivé de me voir dans la glace vers l'adolescence en me disant "ptain, ce serait quand même mieux d'être un garçon hein. Nevermind, c'est impossible. Aller passons à autre chose.". Ça + le fait que je trouvais ma poitrine, bien que petite, contraignante (je me sentais très différent des autres filles qui en voulaient des grosses.))
Mais ça s'explique par le fait que je n'avais aucun exemple et aucun moyen de m'identifier.
Je veux dire, le seul exemple de "transidentité" que je connaissais, c'était le rôle de Christian Clavier dans le père noël est une ordure. Pour moi, étant plus jeune, la transidentité c'était ça, des personnes nées homme qui s'habillent en femme.
Étant né biologiquement femme, ça n'avait donc pas de sens que je sois trans. cqfd, j'avais rien capté parce que les hommes trans dans les médias yen avait pas beaucoup autour de moi.
Et de toute façon l'homme trans qui se stéréotypise ça me représente pas non plus donc bon (je précise que stéréotypé n'est pas un adjectif négatif, j'ai rien contre, chacun sa façon de faire, mais c'est juste pas moi).
Et donc à 17-18 ans, c'est une amie à moi un peu plus jeune qui m'a posé la question de comment je me "sentais" (en terme d'identité).
Le truc, c'est que je considérai à l'époque ne pas vraiment être une fille, mais, comme pour moi c'était impossible d'être un garçon (même si au fond, je désirai en être un), je me disais que j'étais sûrement genderfluid ou non binaire.
Après tout, je ne correspondais pas à l'image clichée d'un homme. Oui, j'étais un peu garçon manqué, j'aimais pas les robes et le maquillage, mais je me disais "j'aime quand même les trucs mignons" puis j'ai tel ou telle façon de réagir, tel hobby, etc
Ça et mes cheveux longs (que j'ai gardé malgré les réflexions et que je continuerai de garder tandis que je suis hormoné)
Et je parle même pas de mon attirance pour les hommes + la virginité qui m'ont valu tout un tas de commentaire même de la part de professionnels. Comme si la transidentité c'était un truc pour les personnes afab attirées par les femmes ou inversement. (On m'avait même dit que je pouvais pas savoir comment je me sentais ou quel genre j'étais si sexuellement parlant j'étais pas épanoui pour tout te dire).
J'ai l'impression que t'es moins pris au sérieux quand t'es un homme trans "gay" légèrement féminin (ou qui assume sa féminité).
Bref, je me suis globalement caché derrière la non-binarité comme une sorte de bouclier parce que j'assumais pas mon désir profond (+ parce que je savais que vis à vis de la société ce serait compliqué). À savoir être un homme.
Ça jusqu'à ce que je prenne conscience que je me mentais à moi-même pour que ce soit plus facile à supporter.
Alors j'ai décidé d'abord de transitionner socialement tout en me remettant en question en permanence pendant + de 3 ans. À cause de ce que je suis : car je ne suis pas un homme trans classique, j'ai eu du mal à me sentir légitime. J'avais l'impression d'être un imposteur. Déjà , tout comme toi, je n'ai pas ressenti le désir de changer mon vrai prénom. Il me va parfaitement. + Pour des raisons personnelles, je ne veux pas le changer. (Je dis "vrai' prénom car j'ai un prénom composé sur ma carte d'identité qui n'est jamais utilisé en entier. C'est ce prénom après le tiret de mon vrai prénom qui sera masculinisé. Mais dans les faits, ça va rien changer à mon quotidien).
Dis toi que pour le coup, je m'habille depuis toujours de façon masculine et pourtant je reste féminin aux yeux du monde (même encore maintenant) juste parce que j'ai des cheveux longs (et un visage qui n'aide pas) malgré le traitement à la testo (après, faut que je sois patient, je suis qu'à 6 mois).
Globalement, dans ma façon d'être, je suis trop masculin pour être quelqu'un de féminin, et trop féminin pour être perçu comme viril.
Pourtant, je ne me vois pas comme non-binaire, mais comme un homme.
Tout simplement car c'est comme ça.
C'est mon ressenti.
Des hommes qui sont plus féminins tout en se sentant homme il y en a, et on ne les considère pas comme des femmes pour autant. Tout comme l'on peut être une femme plus ou moins masculine mais se sentir femme. Il n'y a aucun problème là -dedans.
C'est ça que j'essaie de dire.
Je viens ajouter mon point de vue, voir si ça peut t'aider.
Je suis déjà d'accord avec mon voisin du dessus.
"L'avoir toujours su" c'est pas systématique.
Parce que c'était pas mon cas.
Disons que étant enfant, j'avais été élevé "comme une fille". Donc j'en étais une.
Je veux dire, quand tu as passé ta vie à entendre que tu es comme ça, tu ne le remets pas forcément en question. Surtout quand t'es jeune (et que tu évolues la plupart dans un environnement assez terrible me concernant (aka traumas) : j'avais globalement plusieurs choses à penser qui mettaient ce genre de questionnement au second plan)
Après rétrospectivement, je peux retrouver des souvenirs d'enfance, mais avec mon regard actuel, qui peuvent me faire dire "si ça se trouve c'était du à la transidentité". Peut être, peut être pas. Au final, c'est mon interprétation puisqu'il y a que moi qui puisse y répondre (je pense notamment à un sujet que j'ai abordé sur ce forum concernant un rejet total de mon corps quand j'ai eu une prise de conscience étant enfant pour une raison x).
Le truc, c'est que mon véritable questionnement, selon moi, a commencé plus tard, genre 17-18 ans (même si ça m'était déjà arrivé de me voir dans la glace vers l'adolescence en me disant "ptain, ce serait quand même mieux d'être un garçon hein. Nevermind, c'est impossible. Aller passons à autre chose.". Ça + le fait que je trouvais ma poitrine, bien que petite, contraignante (je me sentais très différent des autres filles qui en voulaient des grosses.))
Mais ça s'explique par le fait que je n'avais aucun exemple et aucun moyen de m'identifier.
Je veux dire, le seul exemple de "transidentité" que je connaissais, c'était le rôle de Christian Clavier dans le père noël est une ordure. Pour moi, étant plus jeune, la transidentité c'était ça, des personnes nées homme qui s'habillent en femme.
Étant né biologiquement femme, ça n'avait donc pas de sens que je sois trans. cqfd, j'avais rien capté parce que les hommes trans dans les médias yen avait pas beaucoup autour de moi.
Et de toute façon l'homme trans qui se stéréotypise ça me représente pas non plus donc bon (je précise que stéréotypé n'est pas un adjectif négatif, j'ai rien contre, chacun sa façon de faire, mais c'est juste pas moi).
Et donc à 17-18 ans, c'est une amie à moi un peu plus jeune qui m'a posé la question de comment je me "sentais" (en terme d'identité).
Le truc, c'est que je considérai à l'époque ne pas vraiment être une fille, mais, comme pour moi c'était impossible d'être un garçon (même si au fond, je désirai en être un), je me disais que j'étais sûrement genderfluid ou non binaire.
Après tout, je ne correspondais pas à l'image clichée d'un homme. Oui, j'étais un peu garçon manqué, j'aimais pas les robes et le maquillage, mais je me disais "j'aime quand même les trucs mignons" puis j'ai tel ou telle façon de réagir, tel hobby, etc
Ça et mes cheveux longs (que j'ai gardé malgré les réflexions et que je continuerai de garder tandis que je suis hormoné)
Et je parle même pas de mon attirance pour les hommes + la virginité qui m'ont valu tout un tas de commentaire même de la part de professionnels. Comme si la transidentité c'était un truc pour les personnes afab attirées par les femmes ou inversement. (On m'avait même dit que je pouvais pas savoir comment je me sentais ou quel genre j'étais si sexuellement parlant j'étais pas épanoui pour tout te dire).
J'ai l'impression que t'es moins pris au sérieux quand t'es un homme trans "gay" légèrement féminin (ou qui assume sa féminité).
Bref, je me suis globalement caché derrière la non-binarité comme une sorte de bouclier parce que j'assumais pas mon désir profond (+ parce que je savais que vis à vis de la société ce serait compliqué). À savoir être un homme.
Ça jusqu'à ce que je prenne conscience que je me mentais à moi-même pour que ce soit plus facile à supporter.
Alors j'ai décidé d'abord de transitionner socialement tout en me remettant en question en permanence pendant + de 3 ans. À cause de ce que je suis : car je ne suis pas un homme trans classique, j'ai eu du mal à me sentir légitime. J'avais l'impression d'être un imposteur. Déjà , tout comme toi, je n'ai pas ressenti le désir de changer mon vrai prénom. Il me va parfaitement. + Pour des raisons personnelles, je ne veux pas le changer. (Je dis "vrai' prénom car j'ai un prénom composé sur ma carte d'identité qui n'est jamais utilisé en entier. C'est ce prénom après le tiret de mon vrai prénom qui sera masculinisé. Mais dans les faits, ça va rien changer à mon quotidien).
Dis toi que pour le coup, je m'habille depuis toujours de façon masculine et pourtant je reste féminin aux yeux du monde (même encore maintenant) juste parce que j'ai des cheveux longs (et un visage qui n'aide pas) malgré le traitement à la testo (après, faut que je sois patient, je suis qu'à 6 mois).
Globalement, dans ma façon d'être, je suis trop masculin pour être quelqu'un de féminin, et trop féminin pour être perçu comme viril.
Pourtant, je ne me vois pas comme non-binaire, mais comme un homme.
Tout simplement car c'est comme ça.
C'est mon ressenti.
Des hommes qui sont plus féminins tout en se sentant homme il y en a, et on ne les considère pas comme des femmes pour autant. Tout comme l'on peut être une femme plus ou moins masculine mais se sentir femme. Il n'y a aucun problème là -dedans.
C'est ça que j'essaie de dire.