Trans District

Bonjour tout le monde !

Je réfléchis de plus en plus sérieusement à commencer un traitement hormonal dans les prochains mois, mais il y a une question qui m'angoisse un peu et m'empêche de prendre une décision et "sauter le pas" : celle de la fertilité.
Tout d'abord un peu de contexte : je m'appelle Alex, j'ai 19 ans, j'ai déjà pas mal avancé ma transition sociale (famille, amis, fac, etc.) et je me présente désormais comme un mec auprès de tout le monde. Je ne suis pas encore tout à fait sûr de mon orientation romantique/sexuelle, d'autant plus que je sais que ça peut changer pendant la transition, donc je ne peux pas trop m'avancer sur le genre de la personne avec qui j'aurai potentiellement envie d'avoir des enfants...

Bref. J'ai entendu que la testostérone pouvait réduire la fertilité, et que pour pouvoir tomber enceint ou prélever ses ovules après le début du traitement il fallait l'arrêter temporairement pour pouvoir stimuler la fertilité (et parce que la testo est dangereuse pour un éventuel foetus). Ça ne m'enchante pas trop parce que j'imagine bien qu'une fois habitué aux effets de la testostérone et à une nouvelle apparence je n'aurai pas trop envie de risquer de revenir en arrière en arrêtant.

La solution à laquelle j'ai pensé serait donc de me faire prélever des ovules avant de commencer les hormones. Mais j'imagine que ça doit être long et compliqué, d'autant qu'il me semble que si je le fais en France et que je fais plus tard mon CEC je n'y aurai plus accès... Donc peut-être le faire à l'étranger ? Mais dans quel pays, et sous quelles conditions ? Est-ce que je peux être certain d'y avoir toujours accès si besoin ? Sinon, est-ce que je peux parier sur un assouplissement de la loi en France dans les 15 prochaines années sur le sujet, et sur les PMA ? Si c'est prélevé/stocké en France, est-ce que c'est possible de les utiliser à l'étranger plus tard ? (j'attends pas forcément de réponse à ces questions là pour l'instant, c'est surtout pour dire que ça m'a l'air d'une démarche hyper complexe)
Si j'ajoute que je ne sais pas si je serai avec une personne 1)avec des spermatozoïdes ou des ovules 2)en capacité de les utiliser 3)souhaitant les utiliser ... je ne sais pas du tout à quoi m'attendre.

Donc je me demande si je dois "assurer mes arrières" pour me laisser le choix et la possibilité plus tard, ou si je me lance maintenant dans les hormones en me disant que je verrai plus tard en fonction, au risque de ne pas pouvoir être parent biologique de mes enfants. (et puis je crois que c'est important pour moi, mais ça ne le sera peut être plus le moment venu, qui sait ?)
Du coup, mes questions précises : Est-ce que ça vaut le coup de m'embêter avec ça avant de commencer la testo ? Est-ce que certaines personnes ici ont fait cette démarche ? Est-ce que c'est une démarche commune, ou est-ce que je me prends trop la tête ?

(Désolé pour le très long message ^^')

Hello,

je ne suis pas dans ta situation donc je ne peux que te donner un "avis" extérieur mais je pense que si l'idée de devenir parent est importante pour toi, ça ne coûte rien d'assurer tes arrières comme tu dis et de faire un prélèvement de tes gamètes. Pour ce qui est de l'éventuel arrêt de la testo lors de la grossesse (si c'est bien de ça dont tu parle), je te rassure qu'il y a des effets qui ne sont pas que temporaire, tu n'auras pas un vrai "retour en arrière".
De toute façon tout ça est peut-être amené à évoluer pour toi et tu verras plus tard pour certains détails mais en tout cas, si tu veux mettre tes gamètes de côtés ne te prend pas trop la tête et renseigne toi sur les démarches.

Quoi que tu décide je te souhaite beaucoup de force !

Phoenicia a écrit : ↑

18 oct. 2021 09:18

Hello,

je ne suis pas dans ta situation donc je ne peux que te donner un "avis" extérieur mais je pense que si l'idée de devenir parent est importante pour toi, ça ne coûte rien d'assurer tes arrières comme tu dis et de faire un prélèvement de tes gamètes.
Quoi que tu décide je te souhaite beaucoup de force !

Euh ben du coup si, ça coûte même assez cher il me semble ^^'

Hello, plusieurs sujets dans ta question, je vais essayer d'être clair dans mes éléments de réponse.

D'abord l'aspect "juridique". Si tu préserves tes ovocytes en France dans un CECOS, tu ne pourras les récupérer que pour être toi même enceint, ce qui sous entend que tu gardes ton état civil féminin. Pour l'instant en France les gamètes ne sont pas récupérables au sein du couple par exemple.
D'un point de vue médical, on sait très peu de choses sur la façon dont les hormones affectent (ou non) la fertilité. Il y a des gens qui tombent enceint après plusieurs années de testo. La position la plus fréquente des médecins aujourd'hui est de préconiser la préservation avant de démarrer la testo, ou d'arrêter la testo avant de faire une préservation, mais c'est plus basé sur un principe de précaution que sur des réelles données, car il n'y a tout simplement aucune étude faite à ce sujet.

Le fait d'arrêter la testo pour une stimulation est aussi lié au fait qu'on te donne des hormones pour stimuler les ovaires, donc ca semble contre productif de garder en même temps la testo qui a plutôt tendance à bloquer l'activité des ovaires, mais encore une fois, on manque de données. Par contre en cas de grossesse il faut effectivement arrêter la testo un peu avant ou dès que la grossesse démarre, car on sait que la testo peut avoir des effets néfastes sur le foetus.

Si tu décides de préserver tes ovocytes en France, tu ne pourras pas les utiliser à l'étranger, il faut donc compter sur une évolution de la loi (si tu veux faire un CEC rapidement). Sinon, tu peux les faire préserver en Belgique ou en Espagne, je te laisse parcourir les sujets dédiés dans la partie Parentalités.

D'accord, merci beaucoup pour vos réponses, c'est déjà un peu plus clair pour moi !

John a écrit : ↑

18 oct. 2021 13:44

Euh ben du coup si, ça coûte même assez cher il me semble ^^'

Je parlais pas en terme d'argent. ^^" Pour le coup je sais même pas si c'est payant ou quoi que ce soit vu que ça m'a jamais intéressé. J'ai toujours dis que si je devais avoir un enfant un jour ça serait par adoption et pas autrement.