La mammectomie et les différentes techniques opératoires

Les différentes techniques de mammectomie, les photos, les questions et les réponses
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Wojtek
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La mammectomie et les différentes techniques opératoires

Message par Wojtek » 05 nov. 2016 21:15

Dans un parcours de transition FTM, la mammectomie (ou mastectomie) revêt souvent une importance particulière. C'est en général celle qui est pratiquée en premier dans le parcours (parfois même la seule). Pour beaucoup d'entre nous elle est synonyme de liberté puisque c'est grâce à elle que l'on peut se passer définitivement de binder, ou se mettre torse nu sans crainte d'être perçu en tant que femme.

Même si elle est largement pratiquée, elle comporte certains risques comme toute intervention chirurgicale, et le choix du chirurgien ne doit pas être fait à la légère. Ce sujet vous permettra d'avoir les informations principales quant aux diverses techniques opératoires existantes, les risques, la convalescence et les soins, etc...

1 - DÉFINITION

La mammectomie, ou mastectomie, consiste en l'ablation des seins. C'est-à-dire le retrait des glandes mammaires et de la graisse qui constitue le volume du sein.
Dans le cadre d'une transition FTM, le but n'est pas seulement d'enlever la poitrine, il faut aussi que le résultat final se rapproche esthétiquement le plus possible d'un torse naturel. C'est notamment pour cette raison que les aréoles sont souvent retaillées afin d'obtenir un diamètre plus petit (les aréoles masculines étant en général plus petites que les aréoles féminines). Les tétons peuvent également être retaillés.

2 - LE CHOIX DU CHIRURGIEN

Bien choisir son chirurgien est un élément primordial -pour ne pas dire le plus important- pour avoir un maximum de chances d'être satisfait du résultat. En effet, touts les chirurgiens ne se valent pas et certains ont des résultats esthétiques et un suivi post-opératoire plus que discutables.
C'est pourquoi votre choix ne doit pas se porter sur le moins cher ou celui le plus proche de chez vous. Même s'il est tout à fait normal que vous soyez pressés, n'oubliez jamais que que vous garderez le résultat toute votre vie (même s'il est souvent possible de faire des retouches en cas de défauts).

Très peu de chirurgiens français accepteront de vous opérer si vous ne possédez pas une attestation d'un psychiatre certifiant que vous êtes bien trans et "souffrez" de dysphorie du genre.
De même, beaucoup demandent un certains nombre de mois sous traitement hormonal avant de pratiquer l'opération, car la testostérone fait diminuer significativement le volume de la poitrine.
Lors de votre premier rendez-vous avec un chirurgien, si vous n'avez pas eu l'occasion de voir des photos de post-opératoires de personnes qu'il a opérées, demandez-lui de vous en montrer. S'il n'en a pas, c'est très mauvais signe, le plus sage serait d'aller voir un autre chirurgien.
Une mammectomie est une intervention qui demande de grosses compétences en chirurgie esthétique, donc elle ne peut pas être réalisée par n'importe quel chirurgien.

La meilleure manière de choisir son chirurgien reste encore d'éplucher les témoignages de FTM ayant subit cette opération.

3 - LES TARIFS

Si vous vous faites opérer dans le cadre d'un parcours dit "officiel", l'opération sera gratuite seulement si vous acceptez le chirurgien que l'équipe hospitalière vous propose. Autant dire que s'il ne vous convient pas, mieux vaut payer la totalité mais avoir au final un résultat qui nous plaît ! Même en parcours "officiel" gardez toujours à l'esprit qu'on ne peut pas vous imposer un chirurgien.

Les tarifs pour une mammectomie sont variables. Pour la France, il s'échelonne en général entre 1000 et 4000€. Le prix n'étant pas un gage de fiabilité du chirurgien.

4 - LES TECHNIQUES OPÉRATOIRES

Il existe plusieurs techniques opératoires mais deux se détachent du lot comme étant les plus pratiquées aujourd'hui. Il s'agit de la péri-aréolaire et de la double-incisions. Ces techniques dépendent de plusieurs facteurs : volume de la poitrine, élasticité de la peau, et compétences du chirurgien.
Pour toutes ces interventions il existe des risques liés à l'anesthésie et des risques infectieux.

La sub-aréolaire

C'est l'intervention la plus légère, réservée aux très petites poitrines. Elle consiste en une incision juste sous le mamelon pour permettre d'enlever la graisse. Les glandes mammaires n'étant pas enlevées, il y a tout de même un risque que le sein se reforme en cas de prise de poids importante. Parfois le téton peut sembler regarder vers le bas en raison du plis créé en-dessous. Cette technique est celle qui offre le moins de cicatrices.
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La péri-aréolaire

C'est l'opération la plus fréquemment réalisée pour les petites poitrines sans ptôse. Le chirurgien incise tout autour de l'aréole (sans la détacher totalement) et enlève également une bande de peau en périphérie. Après avoir retiré la graisse et les glandes mammaire, les bords de la peau sont recousus a l'aréole de manière à avoir une peau tendue. L'avantage de cette technique est que les cicatrices sont invisibles car elle se confondent avec les bords de l'aréole.
En cas de rupture des points (ou point pas assez nombreux), la cicatrice autour du mamelon peut s'élargir, donnant ainsi un aspect plus gros au mamelon. Dans les cas plus sérieux une infection peut survenir, entraînant la nécrose de l'aréole et du téton, en place desquels se formera du tissu cicatriciel. Ce risque est moindre si vous êtes non-fumeur.
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La double-incision

Elle est très utilisée sur les poitrines plus volumineuses ou présentant une ptôse (peau détendue). Les aréoles sont entièrement découpées et détachées de la peau. Puis une fois la graisse et les glandes retirées, le chirurgien enlève l'excédent de peau et greffe les aréoles à l'endroit voulu.
Cette technique permet un placement précis des aréoles. Veillez à choisir un chirurgien dont la façon de placer les aréoles vous convient, tout le monde n'a pas les mêmes goûts esthétiques. De même chaque chirurgien a sa manière de placer les cicatrices, d'où l'importance de demander des photos. Avec cette technique, le risque de nécrose de l'aréole est un peu plus élevé que pour une péri-aréolaire car il s'agit d'une greffe, mais cette complication reste rare. Les cicatrices assez grandes mais selon votre capacité de cicatrisation et les soins apportés, elle peuvent devenir quasi-invisibles avec le temps (d'autant plus si elles se fondent avec la forme du muscle pectoral). Elles peuvent à l'inverse s'élargir et devenir hypertrophiques en cas de mauvaise cicatrisation. Des petit surplus de graisse appelés "oreilles de chien" (heardog) peuvent apparaître plus tard juste au-dessus de la cicatrice, au niveau des côtes.
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L'incision en ancre marine (ou variante : l'incision verticale)

Cette technique est aujourd'hui très peu utilisée car les cicatrices sont assez visibles. Elle peut-être proposée dans le cas d'une poitrine très volumineuse. L'incision part du dessous du mamelon et est tracée verticalement jusqu'en-dessous du sein. Comme pour la double-incision, l'aréole est découpée et greffée plus haut. Dans le cas de la technique en ancre marine, une incision supplémentaire est réalisée sous le sein, en forme de courbe. Comme pour la double-incision, comme le mamelon est greffé il existe un risque de nécrose (rare).
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L'incision horizontale

Très peu utilisée car les cicatrises ne sont pas discrètes, la technique de l'incision horizontale consiste à inciser de part et d'autre du mamelon. Après avoir enlevé la graisse et les glandes, le chirurgien découpe l'excédent de peau et recoud les deux bords de l'incision. Cette technique n'est plus utilisée, car les cicatrices de part et d'autres des aréoles sont très visibles.
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N'hésitez pas à aller voir plusieurs chirurgiens, et à leur poser des questions précises sur les techniques qu'ils utilisent, et le rendu post-op.




Article et images* réalisés par Wojtek

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Date de création : novembre 2016

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