Je tiens à commencer par préciser que je lis tous les topics concernant la métadoiplastie (ainsi que sur l'ancien forum).
Je ne crée donc pas ce topic pour qu'on m'explique comment se déroule la méta mais pour bénéficier d'un soutien personnel concernant ma future opération car je suis très esseulé, sensible et de nature assez dépressive (même si j'ai aussi paradoxalement beaucoup de ressources) sans vouloir me victimiser.
Je compte lancer le processus en 2018...pour l'instant je n'ai même pas pris encore de rendez-vous à Lyon. J'avais brièvement contacté le chirurgien par mail il y a six mois et contrairement au chir Serbe qui m'avait répondu tout de suite et avec lequel j'avais un peu échangé, mon mail est resté sans réponse...il va falloir passer par téléphone!

Je sais qu'il est beaucoup plus occupé et que les délais sont importants.
Ces derniers temps, je liste les nombreuses difficultés et contraintes.
J'avoue que je suis stoppé depuis des années par le fait que je n'ai personne pour m'accompagner avant, pendant et après l'opération.
C'est pourquoi je lance ce fil, pour être un peu épaulé sur la gestion du stress de devoir affronter ça seul (rien à voir avec affronter seul la mammec et l'hystérectomie par exemple puisque pour la méta on est beaucoup moins autonome et beaucoup moins rapidement).
Ensuite (après avoir pris une première fois contact avec le chirurgien Serbe en 2013), j'ai laissé ça en suspend parce que je me disais que la dysphorie de mon sexe de naissance allait peut-être se tasser avec les années (et parce que j'avais lu des témoignages avec moult complications douloureuses), ce qui me permettrait - comme certains en font le choix - d'éviter ces étapes douloureuses, et en fait ça ne se tasse pas du tout. C'est au contraire de pire en pire...surtout quand je sors de ma tanière pour essayer d'avoir une vie sociale.
J'ai beau essayer de relativiser en disant que personne ne le sait quand je suis habillé et que si quelqu'un m'aime vraiment il passera au-dessus de ça, ça affecte tout de même énormément ma confiance en moi et je me trouve ridicule lorsque je dois m'exposer un minimum, je n'arrête pas d'être hanté par ce à quoi ressemble actuellement mon intimité génitale.
De même, les rares fois où il m'arrive de me prendre un "Madame", alors que je serais largement en droit de me foutre gentiment de la gueule de la personne en face, j'encaisse douloureusement le coup en me disant intérieurement "bah ouais, en même temps j'ai encore un vagin..."
Je ne m'illusionne pas, je sais très bien qu'une méta n'améliorera pas mon passing extérieur (je resterai toujours petit et androgyne) mais je pense que je me sentirai tout de même plus légitime et plus confiant en ayant une anatomie qui s'approche davantage de ce que je souhaite et moins d'un sexe féminin standard.
J'imagine que si on me disait "Madame" alors que je n'ai pas de vagin et que je peux faire pipi debout avec mon micro pénis, je ne le vivrai pas du tout de la même manière! Là quand ça arrive malencontreusement, c'est un drame intime...une réassignation.
Il me semble que j'arriverais alors davantage à m'accepter en mec un peu androgyne mais garder cette ambiguïté et un sexe féminin, ce n'est juste pas possible pour moi. C'est trop en terme d’ambiguïté et ça m'empêche clairement d'avancer.
Cependant, peut-être comme beaucoup, les étapes de convalescence et les complications quasi systématiques me font très peur mais en même temps vivre avec le sentiment de ne pas être entier (même si je sais que la méta ne me fera pas ressembler à un mec bio et qu'il faut s'attendre à un résultat en-dessous de mes attentes) et surtout d'avoir encore un vagin et ne pas pouvoir faire pipi debout devient insupportable au fil des années et entraîne une véritable haine de moi. Et ce n'est pas que j'intériorise les normes de la société (ou peut-être inconsciemment mais qu'importe, le résultat est le même : je souffre énormément et j'ai beau "philosopher" je n'arrive pas à me débarrasser de cette souffrance et de ce sentiment de ridicule et ça va faire 5 ans que je vis avec ce dilemme et que la dysphorie à ce niveau empire).
J'ai finalement décidé de me tourner vers le chirurgien de Lyon (NJM) plutôt que la Serbie (j'ai tout juste sur un livret la somme nécessaire à l'intervention et aux frais annexes pour la Serbie mais je préfère le conserver en cas de besoin et puis c'est aussi parce que c'est plus pratique de se faire opérer dans son propre pays).
Voilà , je ne veux pas faire un post trop long mais j'ai besoin de soutien de la part de ceux qui sont passés par là et même des autres si ils veulent bien me soutenir.
Je serais ravi si on me "prenait par la main" pour lancer le processus, j'ai besoin d'aide pour me lancer, alors bon réveillon à tous et merci pour votre soutien pour ce qui m'apparaît aussi difficile que la conquête de la Lune mais pourtant nécessaire.