Salut Yoanne.
Je crois que cette technique pose beaucoup de questions éthiques et la transplantation aux États-Unis n'est qu'au stade de projet pour le moment. La pandémie ne joue pas en sa faveur évidemment (les immunosuppresseurs pourraient entrainer les formes plus graves de la maladie, ce n'est donc pas le moment de se lancer dans ce genre de procédure selon moi).
L'étude de dissection a été menée en 2017 en Suède je crois, si une greffe avait voulu être tentée en Europe elle aurait déjà eu lieu.
Il faut aussi prendre en compte que se développent très progressivement les impressions 3D à partir de cellules du patient à transplanter. Il serait question de 5 à 10 ans pour y parvenir sur certains organes (coeur et rein notamment). Donc on peu imaginer ajouter seulement quelques années de plus pour les pénis. Cette méthode aurait tellement d'avantages par rapport à une greffe "normale" : pas de risques de rejets, pas de traitement immunosuppresseurs. Mais surtout l'avantage qui me parait le plus important c'est qu'il serait alors possible de "fabriquer" des pénis qui se "brancheraient" directement sur une anatomie de base féminine.
Finalement, quand on y réfléchi bien, aucune greffe n'a été essayée sur un organe qui n'était initialement pas prévu pour être là, et c'est peut-être ça le plus grand défi de cette opération. Est-ce que le corps du receveur sera capable de s'adapter à un organe qui n'a jamais été présent et qui n'était même pas prévu biologiquement? Et dans quelle mesure? Est-ce que suffisamment de sang pourra être envoyé pour provoquer une érection par exemple?
D'après moi, il serait même alors possible de créer des nouvelles structures qui seraient capables de faire le lien entre les organes du patient et le pénis, permettant par exemple de produire sa propre testostérone.
Je me demande donc s'il est judicieux pour les chirurgiens de développer une transplantation de pénis "classique" pour les patients transgenre, qui, comme tout nouvelle technique, commencerait par des "ratés" et ne serait que fiable dans une dizaine d'années probablement alors que parallèlement émergerait les greffes par impression 3D, qui seraient beaucoup plus adaptées.
Et finalement, ce serait peut-être une des raisons qui n'ont pas poussé les chirurgiens qui ont mené l'étude des dissections à envisager réellement des greffes....
Pour conclure, je dirais que l'on peut raisonnablement envisager que d'ici une quinzaine-vingtaine d'années les greffes de pénis soient pratiquées de manière "courante" chez les FtM mais j'ai bien peur qu'on soit déçus si on imagine que d'ici deux ou trois ans on pourrait y avoir accès.
A noter : je fais essentiellement des suppositions dans ce message, chacun est libre d'apporter son point de vue évidemment