Bonjour,
C'est ma première fois sur ce forum et je voulais partager mon histoire en tant que proche d'une personne trans. Je m'excuse par avance si je fais des erreurs ou si je parle de manière offensante, c'est vraiment involontaire et j'aimerais que vous me repreniez si cela arrivait.
Il y a quelques mois de cela, ma meilleure amie m'a plus ou moins fait comprendre qu'elle ne se sentait pas bien dans son corps masculin. Ma réaction fut je pense assez basique, sur le coup j'ai été un peu surprise et puis ensuite j'ai réfléchi à tout ce que cela impliquait et j'ai essayé de faire au mieux pour en apprendre plus sur le sujet afin de la faire sentir le plus à l'aise possible. Étant la première personne au courant et la seule pendant 5 mois, je ne voulais pas que sa première expérience de coming out soit négative, ce qui pourrait la décourager par la suite d'en parler à d'autres.
Une semaine après la révélation, je lui ai demandé si elle voulait que j'utilise d'autres pronoms, et on s'est mises d'accord sur les pronoms féminins que j'utiliserais que lorsqu'on serait seules. Les premières semaines, je lui posais des questions pour savoir où elle en était moralement, et j'ai compris qu'elle ne se sentait pas sûre d'elle vis à vis d'affirmer qu'elle était trans parce qu'elle ne savait pas "d'où ça venait" et que donc ça la freinait d'en parler. J'essaye d'en parler régulièrement avec elle, j'essaye de lui faire dire quelles sont ses peurs, ses gênes...etc mais je n'ai pas l'impression que cela la rassure plus que ça ni que la situation ait changée depuis qu'elle m'en a parlé. On a cependant débattu sur le fait qu'elle en parle à son meilleur ami, ce qu'elle a décidé au final. Donc maintenant on est deux à savoir mais elle ne se sent toujours pas à 100% sûre d'elle.
Tout ce petit paragraphe, pour vous demander si vous avez des conseils, certaines choses que je pourrais faire pour l'aider.
Merci beaucoup.
Aider une meilleure amie trans
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- Pierre moussue
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Re: Aider une meilleure amie trans
Salut,
Il n'y a pas de recette miracle pour se sentir sûr.e de soi. Et il est tout à fait normal de douter. Et peut-être que ses doutes sont liés à un sentiment d'illégitimité. Si c'était le cas, il est important de la rassurer sur le fait qu'il n'y a pas d'instance jugeant de la légitimité d'exister des un.e.s et des autres. C'est tout à fait normal de douter surtout avant de faire "le grand saut" d'un coming out plus généralisé, par exemple. On a peur de se tromper, de devoir faire machine arrière, ce genre de chose. Or on a le droit de se tromper, d'avancer, de reculer, de ralentir etc... Ce qui est important pour ton amie c'est de se sentir soutenue, comprise (dans la mesure du possible), libre de discuter avec toi de ce qui la tracasse sans pour autant avoir l'impression de "devoir quelque chose".
J'ai des "proches" (devenu.e.s de plus en plus lointain.e.s du coup) qui me pressent de répondre à leurs attentes et vision de la transition (quand est-ce que je vais faire ci ou ça, et est-ce que j'ai bien prévu de faire une phallo dans les prochaines années et quand même faudrait voir un psy): ce n'est pas approprié (et d'ailleurs c'est anxiogène en plus d'être énervant, exaspérant, déplacé, intrusif...). Bref tout ça pour dire que ta délicatesse est la bienvenue, ton écoute.
Ton amie doit trouver ce qui lui convient, ce qui lui fait du bien et la manière dont elle veut en parler ou pas aussi, et ça peut prendre du temps. J'espère pour elle qu'avec le temps elle se sentira plus rassurée d'être elle-même.
Peut-être qu'elle se sentirait bien de participer à un groupe de parole de personnes trans dans une association s'il y en a une à proximité?
Il n'y a pas de recette miracle pour se sentir sûr.e de soi. Et il est tout à fait normal de douter. Et peut-être que ses doutes sont liés à un sentiment d'illégitimité. Si c'était le cas, il est important de la rassurer sur le fait qu'il n'y a pas d'instance jugeant de la légitimité d'exister des un.e.s et des autres. C'est tout à fait normal de douter surtout avant de faire "le grand saut" d'un coming out plus généralisé, par exemple. On a peur de se tromper, de devoir faire machine arrière, ce genre de chose. Or on a le droit de se tromper, d'avancer, de reculer, de ralentir etc... Ce qui est important pour ton amie c'est de se sentir soutenue, comprise (dans la mesure du possible), libre de discuter avec toi de ce qui la tracasse sans pour autant avoir l'impression de "devoir quelque chose".
J'ai des "proches" (devenu.e.s de plus en plus lointain.e.s du coup) qui me pressent de répondre à leurs attentes et vision de la transition (quand est-ce que je vais faire ci ou ça, et est-ce que j'ai bien prévu de faire une phallo dans les prochaines années et quand même faudrait voir un psy): ce n'est pas approprié (et d'ailleurs c'est anxiogène en plus d'être énervant, exaspérant, déplacé, intrusif...). Bref tout ça pour dire que ta délicatesse est la bienvenue, ton écoute.
Ton amie doit trouver ce qui lui convient, ce qui lui fait du bien et la manière dont elle veut en parler ou pas aussi, et ça peut prendre du temps. J'espère pour elle qu'avec le temps elle se sentira plus rassurée d'être elle-même.
Peut-être qu'elle se sentirait bien de participer à un groupe de parole de personnes trans dans une association s'il y en a une à proximité?
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- Gravier
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- Enregistré le : 02 août 2019 22:31
- Situation : Famille et proches
- Pronoms : elle
Re: Aider une meilleure amie trans
Bonjour,
Merci à vous deux pour vos réponses !
Je pense également que ses doutes reposent sur ce sentiment d'illégitimité et oui je pense que lui faire rappeler qu'il n'existe pas de parcours "standard" lui ferait du bien.
Par rapport au groupe de parole, on en a très rapidement parlé il y a quelques semaines, mais elle ne se sentait pas encore à l'aise à l'idée d'en parler en se présentant comme personne trans. Cependant, on a émis l'idée d'en parler tout simplement avec une personne trans qui est une connaissance d'un ami et l'idée de lui a pas déplu.
Merci à vous deux pour vos réponses !
Je pense également que ses doutes reposent sur ce sentiment d'illégitimité et oui je pense que lui faire rappeler qu'il n'existe pas de parcours "standard" lui ferait du bien.
Par rapport au groupe de parole, on en a très rapidement parlé il y a quelques semaines, mais elle ne se sentait pas encore à l'aise à l'idée d'en parler en se présentant comme personne trans. Cependant, on a émis l'idée d'en parler tout simplement avec une personne trans qui est une connaissance d'un ami et l'idée de lui a pas déplu.