Le temps accable-t-il toutes personnes trans / définie trans ?

[AnonymePassager]

Bonjour,

Je ne savais pas trop où publier ça, alors j'ai été sur ce qui me paraissait le plus correct, donc vers "questionnement".
M'étant pas mal renseigné sur des témoignages de transition FtM avec prises d'hormones avant le fait ... Un truc me trotte cependant dans la tête.

Combien de temps peux-t-on aboutir (approximativement) à une transition ? Est-ce différent pour chaque individu, cela prend-t-il des années / des mois, avoir l'autorisation de son psychiatre (je suis/vre notamment un psychothérapeute) ? Je ne trouve pas vraiment de réponse à cela et je suis agé de 21 ans, ce qui me tracasse encore plus par peur "de m'y prendre trop tard" et à la fois "perdre patience".

Je vous remercie.

[Harrington]

Est-ce différent pour chaque individu

Oui. Ça peut prendre des années et des années (surtout en équipes hospitalières mais pas exclusivement), comme ça peut aller "vite". Par exemple, entre mon premier rendez-vous psy et ma mammectomie, un an est passé (avec début d'hormonothérapie entre les deux). Je considère que c'était rapide, même si l'étape psy m'a paru trop longue puisque pour moi injustifiée. Certains préfèrent prendre le temps de faire un suivi psy par choix, ou d'attendre entre les étapes qu'ils se sont fixées. Certains ont moins d'étapes. D'autres galèrent des mois à trouver chaque spécialiste, et n'avancent pas alors qu'ils voudraient bien.

Ce qui est sûr c'est qu'on ne s'y prend jamais trop tard, et que oui, il faut avoir de la patience pour supporter les difficultés et les délais. A part ça, certains vont vite et ça leur réussit très bien et d'autres moins vite, et ça leur réussit très bien aussi.

[AnonymePassager]

Merci pour votre réponse.

[PauSG]

Comme Harrington l'a dit, ça peut être rapide ou prendre plus de temps, ça dépend des situations, des envies etc.

Par contre ça dépend aussi beaucoup de ce que tu mets dans une transition. Tout le monde ne passe pas par les mêmes étapes, et ne considère pas les mêmes points de "départ" et "d'arrivée".

[LeSautelutin]

Ça dépend en effet de quand la personne considère sa transition fini. C'est sûr que si tu désire une chirurgie génitale comme la phalloplastie/metoidioplastie ça peut prendre des années... Donc les différents étapes désirés dans la transition sont à prendre en compte.

Passe-tu en équipe dite "off", ou en privé? (le premier à ce que j'ai entendu a un très long délai d'attente..... alors que le second tu risque de payer plus... mais je ne m'y connais pas trop, donc les connaisseurs de la question, vous pourriez préciser?)

Ensuite cela dépend de la manière dont tu (le tu général ici) t'y prends. N'es-tu pas vraiment sûr de ton identité, et vas tu d'abord faire un suivi psy pour être sûr dans ton choix? Sais tu ce que tu veux, que tu le veux, et cherches tu juste le psy qui accepte de donner des attestation en un seul rdv (dans la majorité des cas), même si pour cela tu dois voyager 600km? (bref, j'ai pris la décision de commencer quand-même un traitement hormonal, et j'ai eu un rdv avec un délai de moins d'un mois, après quoi j'aurais probablement mon attestation, mais bon je dois bouger de 500km je crois). Oses-tu passer les coups de fils? Veux-tu/Arrives-tu as convaincre ton endoc de te donner la liste des test à faire en avance, et ton médecin à signer les prescriptions? Ça peut aller super vite (je pense que si je pousse un peu je pourrais être hormoné sous 2 mois, sachant que j'ai commencé les démarches la semaine dernière... sachant que je ne vais pas pousser ça prendra plus longtemps.... car moi je préfère prendre le temps), comme prendre un peu/beaucoup plus de temps... Il y a pas un parcours ni une vitesse fixe. Tout le monde le fait à son rythme, et c'est normal.

Juste fais ce qui sent bien pour toi, yoli !!!(surnom neutre remplaçant mec/fille -ou variantes- inventé avec une bande de pote de tout genres), bonne continuation à toi

[Mr. K]

C'est effectivement très variable selon les gens, déjà pour des raisons de "choix d'étape" (prendre ou non des hormones, faire ou non telle opération) ensuite sur la chance ou non niveau rdv (plus ou moins vite, parfois obligé de changer de spécialistes), de budget aussi, notamment au niveau de la mastectomie.
Mais il y a aussi la donnée personnelle par rapport au temps. On peut démarrer un parcours, avoir toutes les étapes facilement en terme de rendez-vous ou de budget, mais ne pas se sentir prêt-e à franchir le cap. Là, c'est particulièrement important de suivre son propre rythme, et ne pas précipiter les étapes parce untel a tout bouclé en 6 mois.

[Klaive]

Tout dépend du moment où on décide de revendiquer publiquement ou non auprès du monde extérieur (et pas seulement ses ami.e.s et sa famille, mais également dans la rue, dans les lieux publics, au travail) son identité réelle, intérieure.
Certains trans attendent d'entamer le début des démarches médicales qu'iels envisagent (si un parcours médical est attendu, genre "la première injection de testo", ou "l'attestation du psychiatre"), d'autres de voir les premiers changements physiques apparaître (ou d'avoir une aisance plus affirmée dans un style vestimentaire et une gestuelle plus "masculins").
Ça peut se faire en plusieurs étapes.
Faire son CO à ses ami.e.s et proches, mais laisser les gens nous "mégenrer" dans l'espace public, au travail et/ou à son lieu d'études en préférant attendre une situation plus "stable" pour s'outer, ou dans le cas d'un parcours médical, les premiers changements physiques qui font que laisser une ambiguïté n'a plus de sens.

Pour ma part, il y a bientôt presqu'un an j'ai fais l'annonce de mon identité à mon compagnon de l'époque et à quelques amis proches, et j'ai attendu l'été (3 mois plus tard environ) pour faire le tour de mes potes et le dire à ma famille.
Mais j'autorisais mes ami.e.s et ma famille à me mégenrer et m'appeler par mon prénom féminin le temps de s'habituer et surtout "avant ma première injection de testo" (je m'étais fixé cet objectif).
Pour des raisons personnelles j'ai dû retarder mon parcours médical, mais j'avais vraiment besoin de survivre, donc j'ai demandé à mon entourage (sauf familial, parce que les habitudes sont plus longues à perdre pour eux, c'est normal) de me genrer et me nommer correctement.
Je me suis outé auprès de quelques-uns de mes profs et je vais continuer et demander à changer mon prénom lors de ma réinscription.
Dans les lieux publics (sauf démarche administrative ou autre situation comportant la mention de mon prénom et genre de naissance) je corrige généralement les gens qui m'appellent "madame" et en général ça passe, si je parle peu, n'ayant pas mué et ayant un visage très féminin. =D
Chacun fait sa sauce. Tout dépend de ce dont les gens ont besoin de vivre socialement.