transition après 30 ans

Astuces, questionnements et conseils pour passer au masculin sans aide médicale
MaxLeCycliste
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Re: transition après 30 ans

Message par MaxLeCycliste » 20 janv. 2024 19:04

Salut !
Je me retrouve beaucoup dans ton témoignage et pour mon premier post ici je me suis dit que je pouvais apporter ma pierre à l'édifice.
J'ai débuté ma transition sociale il y a 1 an et je commence ma transition médicale prochainement avec une mammec (pas encore sous T mais ça va surement venir). J'ai 31 ans, bientôt 32 et je me suis demandé comme toi pourquoi cette prise de conscience si tardive. Dans l'enfance je m'identifiais comme plutôt comme un garçon ou en tout cas pas une fille puis l'adolescence est arrivée, avec l'obligation de se soumettre aux normes sociales. Je ne savais pas que la transidentité existait jusque récemment. Et je vis ce coming out intérieur un peu comme toi, plus apaisé que le coming out lesbien à l'époque mais avec quand même beaucoup de doutes, de remise, recherche de légitimité. Un livre que je lis actuellement et qui m'aide dans tout ça c'est Stone Butch Blues d'ailleurs.
Enfin bref, ton témoignage résonne avec mon vécu. Et si jamais tu souhaites discuter plus amplement de certains sujets n'hésite pas à venir en MP (je suis sur Lyon aussi!). Je trouve l'entre-aide et l'écoute au sein de notre communauté essentielle, cela nous permet d'avoir plus confiance en nous, de construire des espaces safes et de sentir soutenu.
Bonne continuation à toi :)

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Shay
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Re: transition après 30 ans

Message par Shay » 23 mars 2024 14:51

Hey !
Je viens aussi varier les témoignages et les points de vue !
Parce que de mon côté hmmmm

Je peux comprendre le besoin d'avoir des gens qui ont un vécu similaire. Et faut dire que dans mon cas... xD
Ben, quand j'étais enfant, aux yeux du monde entier, j'étais une fille. Donc je pensais l'être. Après j'ai un vécu plutôt compliqué (et trauma, dont du harcèlement entre autre).

Ce que je sais, c'est que dans l'enfance, j'ai rapidement eu un profond dégoût pour moi-même au point de cacher mon corps aux autres et à moi-même.
Est-ce que c'est lié à la dysphorie ou à ce passif pas fou ? Peut être les deux ? Peut être pas. Je sais pas. (En vrai, je pense que c'est un melting pot).

Je peux te dire que, plus jeune, je passais mon temps torse nu (mais j'étais très pudique sur le bas) et, lorsque la poitrine est arrivée, j'ai eu du mal parce qu'on m'a fait comprendre que fallait le cacher en tant que "femme". Et donc ça a renforcé mon côté "cacher ses attributs sexuels même à soi-même".
Tout en étant pas ravi d'avoir de la poitrine. En fait, je m'estimais heureux d'en avoir une petite : tout simplement car c'est une gêne pour le sport et de manière générale, je vois ça comme deux bouts de gras. Donc je comprenais pas les filles qui en voulaient des énormes. (je pense que la sexualisation renforçait mon problème, et à cette période, j'en étais venu à porter des soutiens-gorge tous les jours, jour et nuit pour ne pas avoir à ne serait-ce que les voir. Puis, un jour, je suis tombé sur un docu détaillant les effets du soutiens-gorge sur le corps (je me souviens plus trop) + j'en ai eu marre + la vision que me rappelait ce vêtement me déplaisait tant que j'avais décidé de ne plus en mettre)
Et pour les menstrus, c'est autre chose vu que j'ai eu des problèmes avec (pour une raison inconnue, à partir du lycée, elles sont tout à coup devenues affreusement douloureuses le premier jour au point de me faire vomir) alors j'ai éprouvé et j'éprouve toujours de la haine pour ces périodes (qui ont, bien évidemment, renforcé aussi le dégoût du corps xD).

Après, en tant qu'enfant, je sais vraiment pas.
Comme j'ai dit : on m'a dit que j'étais une fille donc je l'étais. Et je me rappelle que ça pouvait me faire du mal qu'on le remette en doute (surtout à l'époque où j'ai eu des traumas capillaires avec la boule à zéro forcé lorsque j'étais en primaire, chose qui a renforcé le harcèlement).
Ce dont je me souviens, c'est que j'avais surtout des moments où je me regardais dans la glace, sans aucune notion de vocabulaire ou culture lgbt.
Je me remémore m'être dit plusieurs fois "putain, ça serait quand même vachement mieux d'être un garçon" ou "... j'aimerais être un garçon parfois"
puis des "nevermind, de toute façon c'est impossible/c'est pas réalisable/ça arrivera jamais". (j'avais aucune connaissance de la transidentité d'ailleurs. Pour moi c'était à des années lumières de ce qui était possible.
La seule chose que j'avais vu de loin à l'époque, c'était tous les clichés sur les femmes trans dans les rares films que je connaissais où il y en avait. Genre Christian Clavier dans le Père Noël est une ordure. Pour moi ça n'existait pas l'inverse, et j'étais mal informé puisque même les médias ne me montraient pratiquement que des femmes trans en étant cynique et méprisant : conclusion, pour moi, je n'étais pas ça et j'avais pas du tout compris le principe).

Et deuxième chose, je vivais dans un environnement familial et scolaire suffisamment horrible pour que ces pensées soient reléguées au second plan ou plutôt, qu'elles ne soient pas prioritaires. (Pis encore une fois, j'étais très mal informé).
Il n'y a qu'à partir de... hmmm... Je dirais aux alentours de mes 17-18 ans, pendant une phase plus sombre que j'ai commencé à entendre parler de divers sujets sur l'identité et ça, c'était par le biais d'une amie rencontrée sur le net qui m'y a sensibilisé (plus jeune que moi d'ailleurs :lol:).
Elle vivait dans un environnement bien plus sain que moi et s'était un jour ramenée en me posant des questions sur comment moi je me sentais/voyais en tant que personne (tout en échangeant/partageant sur le sujet ensemble).

C'est là que j'ai commencé à m'intéresser au sujet. Je me souviens même être tombé sur un spectre de l'identité avec la non binarité, les genderfluid, etc
c'était très flou dans ma tête.
Parce que ça m'a fait réaliser à l'époque que... ben, c'est vrai que je me considérais pas vraiment fille au final. Ou tout du moins, j'aurais aimé être autre chose.
Mais j'étais encore incapable de poser le doigt dessus. Je me disais, "nan mais je dois être non binaire ou genderfluid, ça doit être pour ça que je désire être un garçon et que j'ai des hobbies de garçon et des côtés garçons tout en ayant un corps de fille et des côtés féminins" (après tout, j'aime mes cheveux longs et les trucs mignons. Mais en même temps je suis pas très maquillage et je suis une brute. fin bref, je cite les clichés mais, j'avais l'impression de pas avoir le droit de dire totalement être garçon tout en ne voulant pas être fille). (Et encore une fois, mal informé sur les hommes trans de mon côté xD).

Par la suite, en passant par genderfluid, je pensais être non-binaire. Mais je n'en avais parlé à personne si ce n'est cette amie et un de mes petits frères.

Et ya quelques années, je dirais... hmm... plus ou moins 4 ans. On avait eu une discussion avec un ami sur l'identité. Je lui avais parlé de non-binarité. On avait continué à papoter et il m'avait dit une chose qui, même encore maintenant, m'a marqué. Du genre qu'il avait l'impression dans ce que ce que je lui disais que j'étais sûrement trans et que je voudrais être un garçon. Puis il m'avait proposé de me genrer il et seulement il.

Je suis resté sur le cul parce que... Ben, c'était vrai. Et j'ai réalisé que ma non-binarité, c'était un bouclier derrière lequel je m'étais caché parce que je n'assumais pas cette envie euphorique de vouloir être un garçon + cette dysphorie de fille. Alors ben, j'ai demandé à ce qu'on m'appelle il auprès de mes amis de l'époque pour voir. Et j'ai adoré.

Même si, faut dire que c'était compliqué, les rares représentations d'hommes trans que j'avais dans mon esprit quand j'ai eu cette réalisation ne me représentaient pas vraiment... donc ma phrase de questionnement a été longue.
Lorsque je parle de mes représentations, j'entends des hommes trans qui embrassent totalement le côté masculin quitte à basculer dans le stéréotype (et je n'ai aucuns problèmes avec ça), et je ne m'y retrouve pas.

Alors, pendant mon CO social, j'ai souvent entendu autour de moi "tu te coupes quand les cheveux ?", "tu vas changer de prénom ?", etc...
Bah non. Hors de question de couper mes cheveux, mon prénom mixte (bien que connoté assez féminin en France) me va parfaitement. J'apprécie juste particulièrement porter des vêtements masculins et mon binder (bien que personne ne le remarque jamais xD).
Ma voix me frustre mais en même temps j'en joue encore.

Et j'ai pas arrêté (et encore maintenant) de me demander si j'étais légitime. Si, comparé à d'autres garçons trans, en réalité, j'étais pas une énorme mascarade. Je veux dire, on arrête pas de me dire que je suis trop féminin et que je fais pas d'efforts. Et au fond de moi, j'ai pas envie d'arracher ce qui me plaît pour plaire aux autres. Mais est-ce que je ne me suis pas non plus persuadé que j'étais quelque chose que je ne suis pas au final vu que je n'y ressemble pas ?
Fin, ce genre de questions quoi.

Ensuite, j'ai fait la rencontre d'un de mes amis actuels. Il est cis mais il embrasse totalement son côté féminin et préfère avoir des côtés féminins. Parce que le voir dans les médias (et de façon pas forcément réaliste) c'est une chose, le voir en vrai une autre. Donc ça m'a retourné le cerveau : On peut être un garçon et s'exprimer de façon totalement opposée à son genre. Et l'inverse aussi entre autre. Et c'est okay.

Mais quand on est trans, j'ai parfois cette impression qu'on exige de nous de s'exprimer de façon totalement stéréotypée sinon on est faux. Et c'est pour ça que j'ai pas arrêté de douter encore et encore.
Et ce, jusqu'à ce que ce forum me montre des liens divers vers des communautés ftm féminins vers lesquelles je peux enfin me retrouver. Parce que c'est tout autant okay d'être un homme féminin qu'une femme masculine, quelle que soit notre assignation de base.

C'pour ça que je peux dire fièrement, que je garderai mes cheveux longs parce que j'en ai envie. On me mégenrera sûrement. Mais c'pareil chez les hommes cis. Et c'est pas grave, si je me sens bien comme ça. Raison pour laquelle, aujourd'hui, depuis un mois, j'ai enfin commencé les hormones (j'ai été en questionnement pendant + de 3-4 ans xD et je commence la transition médicale à 25 ans. J'aurais préféré plus tôt, mais comparé à mes camarades, je me dis que ça va en vrai).
En tout cas, pour le moment... J'éprouve juste de l'impatience parce que je sais que ça me plaira d'autant plus ^^

Bref, j'écris beaucoup comme tu vois. Mais je peux toujours continuer à en discuter avec toi aussi. Parce que les représentations variées c'est important, ne serait-ce que pour aider ceux qui comme moi, ont cette impression de décalage avec les gens à cause de leurs différences.

Nathan_L
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Re: transition après 30 ans

Message par Nathan_L » 17 avr. 2024 23:45

Petit update pour le sujet “transition 30 ans et +” ;)

Je relis vos post avec un peu de temps passé et de maturation et surtout, de réelles prises de décisions et de changements que je voulais partager ici, car je pense que vos réponses m’ont aidé et j’aimerais à mon tour pouvoir aider quelques autres si c’est possible et si mon vécu fait écho :)

Depuis mon premier message, j’ai parcouru un petit bout de chemin : début des hormones fin février 🥳
Et CO concomitant à mes collègues : j'étais tellement flippé ! Je leur ai annoncé en tremblant lors d’une réunion, à la fin, lors d’un “tour de table”. J’en avais parlé à ma responsable 2 jours avant, réaction superbe, en accord avec toute la confiance que j’ai en elle. Elle a fait en sorte que je parle en dernier, consciente que le sujet allait peut-être prendre un peu de temps. Petite équipe de bibliothécaires, intégralement féminine (7 personnes), toutes ont réagi à peu près comme je l’imaginais : de la bienveillance, quelques questions intrusives auxquelles j'ai dit stop sans agressivité, un “mais je connais pas ça du tout, je vais jamais y arriver !” : beaucoup de bons, peu de mauvais, du travail à faire ensemble…

J’aurais trop à écrire pour témoigner de tout mais si ça peut aider, le matin avant d’aller à cette réunion sachant que j’allais faire mon CO, j’ai eu une image en tête sur mon chemin pour aller prendre le métro: j’ai imaginé que je n'étais pas seul, mais accompagné par toutes les personnes trans ayant déjà vécu ça. Ça m’a donné une force et un courage de fou et je pense que c’est grâce à toute cette entraide et solidarité, qu’on trouve en ligne et ici notamment, que j’ai pu me faire mon (meilleur) film.

Le megenrage est encore là 1 mois plus tard mais une grande majorité essaye, vraiment. J’ai été surpris par moi même : je leur disais de ne pas s’inquiéter, que ça n’allait pas me déranger, pour réaliser que SI ça me dérange en fait et que je n’aime pas du tout ça, qu’on me megenre : j’ai eu une ou deux semaines un peu difficiles et éprouvantes puis j’ai lâché un peu, concédé qu’on ne transitionne pas tout seul aussi, que les gens ont besoin de temps. J'ai aussi mis des limites, fait de la pédagogie mais uniquement avec les collègues avec qui “je le sens”. Et puis je travaille avec du public : pour le moment je ne me sens pas de corriger le megenrage quand il vient de personnes non informées…alors quand je corrige la collègue et que direct derrière vient un “bonjour mesdames !” très innocent de la part du public, j'ai juste envie de retourner dans ma grotte pour ne plus jamais ressortir.

Mais ça bouge et je découvre et j'évolue, assez vite, de jour en jour. Par exemple, je fonctionnais beaucoup au rationnel avant, au raisonnable, quitte à disqualifier mes émotions. Maintenant c’est l’instinct qui parle et je réalise que ce dernier a le plus souvent raison ! Les madames ? Ok, c’est la perception sociale, les clichés qui jouent… et je vais pas éduquer à moi seul les 1000 abonné.es de la médiathèque alors que je n’ai que trois poils au menton depuis la T T_T

Face aux différentes réactions de mes collègues en revanche, je prends plaisir à me confier, partager ou éduquer celles qui semblent me laisser cette place. Avec désarroi j’ai constaté qu’une collègue avec qui je m’entendais très bien avant a vraiment du mal et là je ne sais plus vraiment comment réagir, mais j’ai aussi compris qu’on ne maîtrise pas du tout les réactions des autres.

La transition pour moi c’est vraiment l'éveil à la liberté : les choix que tu fais dans tes relations, dans tes envies, dans tes limites…

Merci en tout cas encore à toute la communauté d’accompagner tous ces doutes et questionnements.

Courage à toustes celleux qui en ont besoin et coeur sur vous 🏳️‍⚧️

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Re: transition après 30 ans

Message par Killian5 » 21 avr. 2024 13:57

L'image d'être accompagné d'adelphes est parlante, c'est un beau partage.

La dysphorie peut augmenter en début de transition. Maintenant que tu es lancé le mégenrage t'es plus pénible. Il faudra un peu de temps pour que tout le monde prenne ses marques. Dans un deuxième temps ce sont les questions intrusives qui seront gênantes (pouvant venir de tout le monde). Travailler avec des personnes que d'un seul genre est particulier aussi. Avant de passer complètement on se retrouve dans une 3eme catégorie sociale, ni homme ni femme.

Cela dit, tu es dans une bibliothèque ! C'est l'occasion d'apporter des livres sur le sujet. :p
Bonne route dans ce processus.

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Re: transition après 30 ans

Message par Malö » 22 avr. 2024 18:26

Salut, j'ai aussi beaucoup de points communs avec ton parcours : transition après 30 ans, relation à la dysphorie, bibliothécaire (bon ok documentaliste exactement :D)
Déjà énorme bravo à toi, le coming out en entreprise c'est compliqué. J'imagine le stress, tu as passé une belle étape bravo :rainbow:

On en parle un peu moins mais la suite n'est pas évidente non plus, les 1ers mois c'est compliqué. Pour moi ça s'est bien passé grâce à plusieurs choses, je partage si jamais ça peut t'aider :
- D'abord un collègue qui sans s'en rendre compte m'a énormément aidé. Comment ? C'est assez basique mais son influence sur les autres étant déjà grande sa façon de s'adresser à moi s'est transmise aux autres. Il m'a toujours genré correctement, il a repris les autres lorsqu'iels se trompaient, pour les personnes pas au courant il a bien insisté devant elleux sur les pronoms masculins etc.. C'est assez idiot dit comme ça mais à force de l'entendre parler de moi au masculin sans gêne (on voit bien les gens qui esquivent et qui genrent carrément plus...) il a mis tout le monde à l'aise.
Avoir un·e vrai allié·e c'est reposant et ça fait avancer les autres plus vite.
- Pour les personnes qui viennent consulter là aussi petite astuce, on a mis des badges avec nos pronoms sur le torse. On voulait même pousser avec des codes couleurs (avec du vert pour les non binaires huhu) mais finalement les pronoms ça allait. Que les personnes cis le fasse aussi est important. J'essaye d'instaurer ça dans les signatures mails aussi. Etre le seul avec les pronoms me donne l'impression d'une flèche pointée sur moi en mode --> cette personne est trans. Alors que si tout le monde le faisait ça nous exposerait moins.

J'espère que ça ira en s'améliorant pour toi, courage pour la suite du parcours :)

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Re: transition après 30 ans

Message par Nathan_L » 02 juin 2024 00:14

Je reviens au forum quelques semaines/mois plus tard et c'est fou comme ma lecture de vos post a déjà changée. Je prend conscience de leur importance dans mon parcours, alors merci encore 💓

Je voudrais ajouter à cette histoire mon expérience, si positive, des CO auprès de ma famille : alors que je doutais profondément de leur réactions (famille nucléaire : père, mère et frères), je n'ai eu pour retour que du bon, du style : nous t'aimons comme tu es et tu es libre de tes choix.

Je n'ai pas une relation très proche avec elleux et iels ne sont pas plus informé.es ou ouvert.es a priori sur la transidentité. Ce qui leur importaient visiblement, c' était juste mon bien-être, et je pense que, d'une certaine manière, leur montrer que j'allais vers un chemin d'affirmation et de liberté tout en faisant attention à moi (car j'ai dû les rassurer sur le THS notamment) à suffit a les apaiser. Je pensais ne pas échapper à la tranphobie, pourtant, tous mes CO se sont plutôt bien passés : j'ai de la chance.

J'avais des griefs très forts à l'encontre de ma famille à cause du passé et je ne m'attendais certainement pas à des réactions positives. Mieux vaut prévoir, j'en suis convaincu, le pire pour les CO et se préserver pour la suite en prévoyant des temps au calme ou entouré.e de personnes safe.

Mais il est important aussi de dire, je pense, que des personnes cis, peu ou pas informées, sont capables de bonnes réactions. Cela donne, selon moi, des raisons supplémentaires de ne pas accepter les réactions transphobes, voire de réellement se révolter contre celles qui sont mauvaises et blessantes. Mon expérience me permet de penser que des cis, ouvert.es, sont tout aussi capables de rejeter la haine et le mépris. Si les transphobes ne l'admettent pas, c'est qu'iels sont TRANSPHOBES et c'est tout.

Alors oui, nous devons surmonter des montagnes de stress en amont et potentiellement des réactions horribles en aval de nos CO : MAIS les personnes qui portent une réelle attention à nous (ou plutôt au genre humain en général : celleux qui ont une réelle empathie ou volonté de comprendre l'autre) existent. Elles auront peut être (sûrement) besoin d'un peu d'éducation au passage.

Les autres par contre, les reactionnairtes, par expérience et par vécu, ne valent ni le temps ni l'énergie passés à essayer de les convaincre. S'iels ne montrent aucun effort passé plusieurs mois, j'ai envie de dire qu'il faut laisser tomber et, si c'est possible, casser les ponts.

C'est sûr que ca peut être désastreux auprès de la famille et de l'entourage les CO, mais ça peut aussi très bien se passer.

Alors force à vous, à nous, et à elles et eux.

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