Bonjour à toutes et à tous, merci de m'avoir accepté sur ce forum.
Me concernant je suis une personne née de sexe féminin, qui se sent homme.
Pour introduire mes réflexions : ça fait à peu près 3 ans que je me posais la question de mon "mal-être" persistant, qui pourrait au final être lié au fait d'être trans sans en être vraiment conscient. Au début c'était assez subtil, je suis tombé sur des témoignages et bizarrement je me sentais assez connecté aux personnes trans qu'il soit FTM ou MTF et moins aux personnes qui se définissaient comme non binaires. Mais pour autant j'avais vraiment cette image assez pessimiste en disant "ouah, j'aimerais pas être eux parce que ça a l'air vraiment difficile, que ce soit leur vie personnelle ou pour les proches ou même la société", j'avais une image assez triste en fait de la condition des personnes non-cis genre, donc je laissais ça un peu loin dans ma tête. Non pas que je pensais les personnes trans comme malades, loin de là , mais plus parce que même en 2023 ça restait des choses compliquées/mal comprises dans la société et très peu visibles malgré qu'ils/elles/iels existent.
A savoir qu'à 30 ans je n'avais eu aucune relation amoureuse alors que je ne suis pas asexuel du tout et plutôt qq d'extraverti. Donc le poids de tout ça, la solitude, me pesait énormément. J'ai donc consulté pour la première fois des thérapeutes pour essayer de mieux comprendre mes angoisses et phobies (les transports, le sentiment d'être limité dans sa vie en pensant que j'osais pas assez ou que j'avais honte de moi...). Au début ça ne donnait pas trop choses sauf su soulagement immédiat (le fait de se confier) mais je pense aussi que je n'osais pas tout confier par peur de creuser plus loin. J'ai finis par comprendre au fur et à me sure que j'étais non pas lesbienne non assumée mais qu'enfaite je voulais être un homme cis genre hétéro. Je voulais cette vie que mon frère, que la société me montre : être un homme en couple avec une femme, partir en vacances en amoureux, avec des amis sans être anxieusE, se projeter et avoir des enfants... Ma vision du bonheur qui me semble impossible.
Malgré tout, aujourd'hui, en espérant que ça m'aide à avancer (d'y mettre un coup dans la fourmilière ?) j'ai débuté un suivi dans un CHU parcours transidentité. Mais même après qq séances je ne me sens tjr pas prêt à actionner les leviers de transition (se genrer masculin, débuter des hormones ou autre) car pour moi j'aurais l'impression de modifier uniquement mon apparence physique sans être un vrai homme cis genre avec tous les avantages qu'ils peuvent avoir. En plus d'avoir une incompréhension totale de mes proches. Et je tourne en boucle sur ses pensées qui me font de plus en plus souffrir.
Voila je suis désolé que ça ne soit pas le témoignage le plus joyeux, mais c'est la réalité de comment je vois les choses après +3 ans de réflexion. Je ne sais pas si d'autres sont passés par là , mais je n'accepte pas d'être trans car le parcours pour "apparemment" se sentir bien dans sa vie semble semée d'embuches pour un résultat qui à moi, me semble mitigé (vision de la société, des autres, traitements médicamenteux à vie, doute de soi qui peut ressurgir à n'importe quel moment qu'on appelle dysphorie...). Donc je reste comme je suis, en me disant qu'au moins je garde un corps féminin gracieux et que les femmes non hétéro peuvent me remarquer et aimer mon corps. PS : il ne me semble pas avoir eu de la dysphorie physique forte puisque je considère que notre corps fait partie de notre identité malgré tout.
Bonne journée à vous,
M
Je n'accepte pas d'être trans car ça rend la vie bcp plus difficile
-
- Pierre moussue
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- Situation : Trans
- Genre : Non Binaire
- Pronoms : iel
- Suivi psy : Oui
- Hormoné : Oui
- Chirurgie du torse : Oui
- Prénom : Oui
Re: Je n'accepte pas d'être trans car ça rend la vie bcp plus difficile
Hello et bienvenue ici!
Nos identités, qu'elles soient cis, trans, ou autre, sont très personnelles.
Moi je me considère comme non-binaire, mais dans la vie de tous les jours je dis juste "trans" ou "transmasculin" parce que c'est plus facile à appréhender pour les autres.
Entre la réalisation de ma transidentité et le début de ma transition sociale comme physique, il y a eu beaucoup de temps. Je ne me sentais pas légitime, je n'avais physiquement que très peu de dysphorie (à part ma poitrine, qui était très volumineuse et de toutes façons pas du tout pratique au quotidien). J'ai fini par lancer le processus d'opération de la poitrine en n'étant même pas sûr de moi, et au final aucun regret. J'ai aussi commencé les hormones, pareil, davantage par rapport à ma dysphorie sociale qu'autre chose, et finalement c'était la bonne décision aussi.
Je ne sais pas si ça pourra te rassurer, mais pour répondre un peu à tes doutes, je dirais que:
- avoir l'apparence d'un homme accorde la majorité des avantages qu'ont les hommes cis. On t'écoute sans te remettre en question. On t'adresse pas la parole pour te draguer dans la rue. On te laisse de la place, et globalement on te fout la paix.
Au bout d'un certain temps, ça ne sera olus seulement les inconnus qui te verront tel que tu es, mais tes proches aussi, à force d'habitude.
- a ce sujet, les gens extérieurs et la société en général te verront en tant qu'homme si tu ressembles à un homme, et te foutront la paix. J'ai pris un abonnement à la salle de sport (grosse chaîne) et je leur ai même demandé quel vestiaire utiliser, et ils m'ont dit de choisir celui où je me sentais le plus à l'aise. J'ai décidé d'aller chez les hommes pour ne pas mettre mal à l'aise les femmes dans l'autre vestiaire, et à part un ou deux regards dubitatifs en debut de traitement hormonal, personne ne m'a rien dit. Pour ce qui est des médecins, sage femmes etc. qui me suivent (j'ai donné naissance y'a 2 ans, avant de débuter la T mais après la mammec et changement de prénom), jamais aucun problème. Iels ont même fait des efforts avec mes pronoms A LA MATERNITÉ.
Essaie aussi de ne pas trop traîner en boucle sur les réseaux, c'est super déprimant et pas du tout réaliste. J'ai désinstallé X, Threads et Reddit et j'essaie de limiter mon temps sur Facebook, et ma santé mentale m'en remercie.
- pour ce qui est du traitement médicamenteux, oui c'est assez contraignant, mais pas plus que d'être diabétique par exemple. En plus maintenant avec la testo Besins, c'est seulement 4 à 6 injections par an, ce qui ne fait vraiment pas beaucoup. Moi je suis toujours à l'androtardyl, une injec toutes les 2 semaines, malgré ma peur des aiguilles.
Bref , bon courage à toi en tout cas, mais ne désespère pas, il y a des solutions pour tout le monde
Nos identités, qu'elles soient cis, trans, ou autre, sont très personnelles.
Moi je me considère comme non-binaire, mais dans la vie de tous les jours je dis juste "trans" ou "transmasculin" parce que c'est plus facile à appréhender pour les autres.
Entre la réalisation de ma transidentité et le début de ma transition sociale comme physique, il y a eu beaucoup de temps. Je ne me sentais pas légitime, je n'avais physiquement que très peu de dysphorie (à part ma poitrine, qui était très volumineuse et de toutes façons pas du tout pratique au quotidien). J'ai fini par lancer le processus d'opération de la poitrine en n'étant même pas sûr de moi, et au final aucun regret. J'ai aussi commencé les hormones, pareil, davantage par rapport à ma dysphorie sociale qu'autre chose, et finalement c'était la bonne décision aussi.
Je ne sais pas si ça pourra te rassurer, mais pour répondre un peu à tes doutes, je dirais que:
- avoir l'apparence d'un homme accorde la majorité des avantages qu'ont les hommes cis. On t'écoute sans te remettre en question. On t'adresse pas la parole pour te draguer dans la rue. On te laisse de la place, et globalement on te fout la paix.
Au bout d'un certain temps, ça ne sera olus seulement les inconnus qui te verront tel que tu es, mais tes proches aussi, à force d'habitude.
- a ce sujet, les gens extérieurs et la société en général te verront en tant qu'homme si tu ressembles à un homme, et te foutront la paix. J'ai pris un abonnement à la salle de sport (grosse chaîne) et je leur ai même demandé quel vestiaire utiliser, et ils m'ont dit de choisir celui où je me sentais le plus à l'aise. J'ai décidé d'aller chez les hommes pour ne pas mettre mal à l'aise les femmes dans l'autre vestiaire, et à part un ou deux regards dubitatifs en debut de traitement hormonal, personne ne m'a rien dit. Pour ce qui est des médecins, sage femmes etc. qui me suivent (j'ai donné naissance y'a 2 ans, avant de débuter la T mais après la mammec et changement de prénom), jamais aucun problème. Iels ont même fait des efforts avec mes pronoms A LA MATERNITÉ.
Essaie aussi de ne pas trop traîner en boucle sur les réseaux, c'est super déprimant et pas du tout réaliste. J'ai désinstallé X, Threads et Reddit et j'essaie de limiter mon temps sur Facebook, et ma santé mentale m'en remercie.
- pour ce qui est du traitement médicamenteux, oui c'est assez contraignant, mais pas plus que d'être diabétique par exemple. En plus maintenant avec la testo Besins, c'est seulement 4 à 6 injections par an, ce qui ne fait vraiment pas beaucoup. Moi je suis toujours à l'androtardyl, une injec toutes les 2 semaines, malgré ma peur des aiguilles.
Bref , bon courage à toi en tout cas, mais ne désespère pas, il y a des solutions pour tout le monde

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- Gravier
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Re: Je n'accepte pas d'être trans car ça rend la vie bcp plus difficile
Hello et merci pour ton témoignage qui apporte bcp de clarté et d'optimisme.
Tu cites que tu as donné naissance, donc je suppose tu es non binaire gay (si ça se dit ?). Je te demande car j'ai l'impression que la vie est quand même mieux envisageable si une personne née de sexe féminin et peu importe son genre, est cependant attirée par hommes (cis ici) notamment pour combler l'aspect parentalité. Il y a quelque chose d'étrange aussi, mais je ne me sens pas du tout à l'aise à l'idée d'être appelé papa (vs maman). Car je considère que mon utérus donne naissance à mon enfant et je suis donc "sa mère". Bref, surement mon facing féminin et l'habitude qui me font dire ça ?
Est-ce que tu as perdu des proches ou alors certain.es qui se demandent encore qui tu es "une femme/un homme" ?
Bonne journée à toi
Tu cites que tu as donné naissance, donc je suppose tu es non binaire gay (si ça se dit ?). Je te demande car j'ai l'impression que la vie est quand même mieux envisageable si une personne née de sexe féminin et peu importe son genre, est cependant attirée par hommes (cis ici) notamment pour combler l'aspect parentalité. Il y a quelque chose d'étrange aussi, mais je ne me sens pas du tout à l'aise à l'idée d'être appelé papa (vs maman). Car je considère que mon utérus donne naissance à mon enfant et je suis donc "sa mère". Bref, surement mon facing féminin et l'habitude qui me font dire ça ?
Est-ce que tu as perdu des proches ou alors certain.es qui se demandent encore qui tu es "une femme/un homme" ?
Bonne journée à toi
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- Pierre moussue
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- Situation : Trans
- Genre : Non Binaire
- Pronoms : iel
- Suivi psy : Oui
- Hormoné : Oui
- Chirurgie du torse : Oui
- Prénom : Oui
Re: Je n'accepte pas d'être trans car ça rend la vie bcp plus difficile
Coucou,
Je suis pan, attiré par les hommes et femmes et autres, cis ou non. En l'occurrence je suis dans une relation avec un homme et une femme cis, et j'ai eu l'enfant de façon "naturelle", avec un homme cis donc. Je sais que la configuration peut sembler étrange mais on est ensemble depuis presque 10 ans, j'ai co-parenté leurs 2 autres enfants et on a acheté une maison ensemble. Un couple normal en somme, à part qu'on est 3 au lieu de 2.
Je ne sais pas si j'aurais eu des enfants si la configuration avait été autre. Mais lorsque je sortais avec des femmes, j'avais déjà un désir de parentalité.
Du coup j'étais un peu comme toi sur le fait de me faire - ou non - appeler "maman", du coup on est parti sur "Mamou".
Je n'ai pas perdu de proches, mais c'est vrai que certains sont un peu confus, surtout que la langue française rend le neutre d'autant plus compliqué. En l'occurrence, même ma tante et mon père réac font des efforts, à défaut de réussir à comprendre.
Je suis pan, attiré par les hommes et femmes et autres, cis ou non. En l'occurrence je suis dans une relation avec un homme et une femme cis, et j'ai eu l'enfant de façon "naturelle", avec un homme cis donc. Je sais que la configuration peut sembler étrange mais on est ensemble depuis presque 10 ans, j'ai co-parenté leurs 2 autres enfants et on a acheté une maison ensemble. Un couple normal en somme, à part qu'on est 3 au lieu de 2.
Je ne sais pas si j'aurais eu des enfants si la configuration avait été autre. Mais lorsque je sortais avec des femmes, j'avais déjà un désir de parentalité.
Du coup j'étais un peu comme toi sur le fait de me faire - ou non - appeler "maman", du coup on est parti sur "Mamou".
Je n'ai pas perdu de proches, mais c'est vrai que certains sont un peu confus, surtout que la langue française rend le neutre d'autant plus compliqué. En l'occurrence, même ma tante et mon père réac font des efforts, à défaut de réussir à comprendre.