Hello, le dernier message commence à dater mais j'ai envie de relancer ce sujet parce que ça me parle et puis pour faire part de mon expérience.
Je suis hyper complexé par ma taille aussi (je fais 1m55). Quand j'avais une sociabilité de meuf je m'en fichais un peu parce que c'était assez valorisé ou en tout cas on trouvait ça mignon, c'était surtout une excuse pour me prendre encore moins au sérieux où m'objectifier d'avantage.
J'ai réalisé que j'étais trans il y a 10 ans à peu près et j'avais un gros blocage par rapport à ma taille. J'étais persuadé que même après des années de testo ma taille me trahirait toujours et on ne m'appellerait jamais monsieur, ça m'a vraiment torturé le cerveau pendant quelques mois mais j'ai fini par commencer les hormones quand même.
Aujourd'hui ça fait presque 9 ans que je prends de la T, et ça fait bien longtemps que je suis systématiquement genré au masculin, j'ai une barbe, j'ai mué, j'ai un bon début de calvitie (on s'y fait!

) mais il y a un contexte particulier où effectivement ma taille m'empêche de passer: l'hiver avec une doudoune si j'ai un pantalon un peu serré, une écharpe qui cache ma barbe et un bonnet ça arrive régulièrement qu'on me dise madame en se basant sur le peu d'info visuelles disponible pour me genrer. En vrai à ce stade de ma vie ça me laisse assez indifférent, c'est très rare et les gens se reprennent immédiatement après m'avoir entendu parler. Je pense aussi qu'au bout de quelques années à être considéré comme un homme partout je suis devenu moins sensible au mégenrage, ce sont juste des accidents qui arrivent aussi à mes copains pédés cis aux cheveux longs ou aux vêtements plus fem que les miens.
Par contre le malaise d'être petit ça continue et je pense que ça ne s'arrêtera jamais. Je me sens vraiment comme un nabot quand je suis à côté de personnes qui font une ou deux têtes de plus que moi, j'ai très peur que les gens remarquent la taille de mes pieds (je fais du 36) ou de mes mains, j'ai honte quand je dois ranger mes chaussures à côté de celles des autres, etc. C'est des moments où j'ai la sensation d'être ridicule, un peu monstrueux, comme un petit gremlin impossible à prendre au sérieux.
Les parades que j'ai trouvé c'est de "traiter" ça comme de la dysphorie telle que je la connais. Je me dis que c'est un enjeux de transition comme un autre, et qu'il faut s'entourer de personnes qui peuvent comprendre ou écouter les moments où on n'est pas bien dans notre corps (les potes, les assos, tous les endroits où y'a du monde pour nous soutenir dans nos parcours) Je compense en essayant d'être bien dans mes baskets dans les autres aspects de ma vie, au moins avoir des fringues que j'aime bien, m'entourer de personnes qui me valorisent et me font me sentir beau et confiant, me faire plein de tatouages comme ça les gens qui me confondent avec un ado sont sous le choc en les voyant, voilà .
