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par Eliott » 08 janv. 2019 10:54
J’ai débuté ma transition quand mon fils avait 14 ans… (je vivais seul avec lui depuis presque toujours).
Quand je lui expliqué mon projet, il m’a attentivement écouté, puis m’a répondu « Ok, pas de souci, si c’est ce que tu souhaites et ce dont tu as besoin pour aller bien, vas-y ! De toute façon, tu resteras ma maman même si tu te transformes en homme… ». Ce à quoi j’ai répondu, assez déboussolé face à une telle compréhension aussi directe, que ça risquait de poser des soucis par rapport à son école, ses copains, etc… Sa réponse fût « Si mes copains ont un souci avec ça, c’est qu’ils sont bêtes et ce sera pas une grande perte, quand à l’école, on verra bien, moi je m’en fout des quand-dira-t-on ! ».
Bref, je dois reconnaître que j’ai un chouette de fils !
Résultat quelques années après : dans son école, les profs ont été interrogateurs dans leurs regards mais jamais inquisiteurs, et n’ont jamais créer de souci, même au niveau des papiers (c’était une grande première pour eux, mais nous n’avons jamais eu de remarques). Au niveau de ses copains, aucune perte à déclarer, il y a bien eu quelques regards, mais jamais de reproches ni à moi, ni à mon fils (même quand ils arrivaient à la maison lui rendre visite, et me disaient « Bonjour madame » ou me faisaient la bise avec mes poils de barbes !). Comme quoi !
Les premiers temps, mon fils continuait à m’appeler maman, et je n’ai jamais voulu lui demander de changer…c’est de lui-même qu’il l’a fait, il m’a donné un surnom (marrant tant qu’à faire !) et aujourd’hui, c’est comme ça. En privé, il continu à m’appeler maman, et je trouve ça normal, et en public c’est le surnom (quoiqu’il s’est déjà amusé à m’appeler maman en public, pour rire des regards…et finalement aujourd’hui, on en ri ensemble). Il a maintenant 20 ans, et je reste sa mère bien que je sois enfin dans mon corps d’homme. On continue à avoir quelques situations de quiproquo, mais on innove à chaque fois, ensemble !
Bref, rien n’est évident, ni pré-écrit, je dirai qu’il faut faire confiance à soi, à ses enfants, et surtout dialoguer sans se prendre la tête…