(Le topic en question : -> viewtopic.php?f=17&t=85 )
Mystère dit notamment ça :
Et Shadow répond ça :Avec le temps, le questionnement lié au coming out s'inverse. Faut-il ou non parler de sa transidentité aux nouvelles relations qu'on se fait post-transition ? A partir de quand ? Par exemple, j'aurais du mal à nouer des relations d'amitié (au-delà de "simples connaissances") avec quelqu'un qui ne soit pas au courant de ma transidentité, parce que j'ai besoin dans le cadre d'une relation proche de pouvoir parler de mon histoire sans me censurer. Ainsi les personnes que j'ai rencontrées sous mon identité masculine et avec qui je suis devenu ami savent que je suis trans. En général, je leur ai dit au moment où j'ai senti que nos relations basculaient vers une dimension de proximité plus importante.
Qu'en est-il de votre côté ?
Je pense que c'est un sujet un peu différent, donc on peut peut être garder le topic ouvert par mystère pour vraiment parler du rapport en/post transition avec les amis de longue date, et ici la question du "coming out inversé" (je n'ai pas de meilleure idée pour parler de ça).Je te rejoins dans tes interrogations Mystère concernant les nouvelles connaissances qui se transforment en amitié, sans t'avoir connu pré-transition.
Je pense par exemple à mes collègues. Je fais parti d'une équipe qui est maintenant ultra soudée, se sont devenus des potes. Ceux des débuts ont rapidement su, à mon insu, que j'étais trans (sans aucun problème au demeurant). Mais je suis incapable de dire si les arrivés plus tardifs sont au courant et parfois ça me gène.
Comme c'est une donnée que j'estime faisant partie intégrante de ce que je suis, je suis toujours embêté quand j’interagis avec quelqu'un et que cette personne ne sait pas que je suis trans. Et d'un autre côté, être perçu comme un mec lambda est également ultra agréable et satisfaisant.
Donc j'ai pas encore trouvé la solution à ce genre de situation
De mon côté, j'évoluais jusqu'à l'an dernier principalement avec des gens qui savaient que j'étais trans, soit parce qu'on se connaissait depuis longtemps, soit parce qu'on avait des activités LGBT ensembles. Et j'ai toujours eu le coming out relativement "facile" depuis que je suis lu au masculin.
(la seule exception notable étant le sport, et le fait d'avoir déja entendu des propos que j'ai ressentis comme homophobes dans des vestiaires, m'a un peu calmé à l'idée de faire des CO inversés à mes coéquipiers)
Cette année en revanche, j'évolue dans un univers où personne ne sait que je suis trans, sauf un gars à qui je parle de temps en temps. Mes collègues ne le savent pas, mes élèves non plus (ça c'est mieux) mon équipe de sport non plus... Ma coloc non plus, mes potes de cette année non plus...
Et je n'aime pas trop cette situation. Au début, j'étais en mode "il faut tater le terrain" et ne pas faire un CO à des gens hostiles (puisque j'ai le privilège d'avoir eu mon état civil et d'être lu au masculin, je ne veux pas me mettre mal à l'aise / en danger pour rien). Et pour autant, c'est vrai que c'est une part importante de mon identité.
J'ai eu deux occasions de faire des CO, où je ne l'ai pas fait, et où j'en viendrai presque à le "regretter" ou en tout cas cela me questionne.
Première situation, une amis nous parle d'un voyage à San Francisco, et à un moment, nous dit "On voyait beaucoup de personnes trans dans les rues". Donc j'ai juste dit "En fait t'en sais rien, mais si ça se trouve tu croises des personnes trans tout le temps mais tu ne peux pas t'en rendre compte" sans forcément dire "tu es en train de parler à un trans, là , en fait".
Deuxième situation, une des personnes de la conversation se met justement à parler des personnes trans (parce qu'on parlait de numéro de sécu...) et raconte "apparemment, il faut carrément faire un procès à l'état pour changer d'état civil". Et là , pareil, j'ai pas osé répondre en monde "oui je confirme, c'est long et coûteux, blabla".
-> A la réflexion, je pense qu'il y a 2-3 raisons pour lesquelles je n'ai pas franchi le pas :
-Dans une certaine mesure, ce que dit Shadow : le côté reposant d'être "perçu comme un mec lambda".
-Je pense que ça va avec, mais ne pas avoir envie de répondre à des questions potentiellement maladroites (ancien prénom ou parties génitales, vous voyez le tableau)
- Et enfin : à chaque fois, j'étais le seul mec, dans des groupes de 2-3 filles, et j'avais vraiment l'impression qu'en lachant cette info, j'allais devenir le centre de la conversation, et par conséquent monopoliser la conversation, pour parler de moi qui plus est, et du coup je n'étais pas forcément à l'aise avec ça.
Voilà , désolé pour ce pavé, mais ça m'intéresse de savoir comment vous gérez ces situations, ou alors les interrogations que cela peut susciter (pour vous ou pour les gens auprès de qui vous faites /ou pas/ un CO)
