Je suis un homme trans de 37 ans et je viens de démarrer ma transition hormonale depuis septembre. Je suis également prof des écoles dans le publique en milieu spécialisé (en ULIS, dans une école ordinaire auprès d'enfants en situation de handicap 7 à 12 ans).
J'ai fait mon CO auprès de mes collègues avant les grandes vacances (pour préparer le terrain de la transition hormonale). Ca c'est très bien passé. Ils ont tous été très bienveillants, avec quelques maladresses certes, mais ils me posent des questions, ce n'est pas un sujet tabou, ça les intéresse et certains m'ont même dit qu'ils étaient fiers de vivre ça pour pouvoir progresser sur le sujet. Ils essayent de m'appeler par mon prénom choisi, de me genrer correctement, ce qui ne fonctionne pas tout le temps, mais quand ils m'en parlent, ils s'excusent et trouvent ça difficile de faire la bascule parce que je ne suis pas encore out auprès des parents et des élèves et ils ont peur de faire une boulette devant ces derniers. Très franchement pour l'instant ça ne me gêne pas, et je comprends que ce soit pas facile. J'ai vraiment des collègues top, ils me soutiennent, ils ont d'eux-mêmes changé les affichages où ils y avaient mon deadname en salle des maîtres sans que je le demande par exemple.
A la rentrée, mon inspectrice de circonscription (ma supérieure directe) est venue nous voir. J'ai profité de la pause café pour lui expliquer que j'étais dans une transition de genre. L'annonce s'est très bien passée. Elle a été bienveillante et m'a demandé qu'est-ce que l'administration pouvait faire pour moi. Je lui ai expliqué que j'aurais souhaité le changement de mon prénom sur certains documents, mail, etc... afin de préparer la suite. Elle s'est aussi inquiétée pour mon CO auprès des parents (elle ne s'inquiétait pas pour les enfants, pour elle, le danger pour moi viendra des parents). Elle était très inquiète que cela se passe mal et que je vive des propos transphobes.
Elle a donc pris le sujet à bras le corps. A-t-elle point qu'elle en a discuté avec la hiérarchie au-dessus d'elle (avec mon accord), c'est à dire le DASEN (la personne qui gère les services de l'éducation nationale à l'échelle du département). J'ai eu le sentiment que ça a créé un raz de marée au rectorat (je ne dois pas rentrer dans les cases du formulaire B37 de l'administration publique et ils sont tous en PLS sur la procédure à suivre à mon avis). Très rapidement, ils m'ont demandé qu'on se rencontre pour parler de mes besoins, de mon futur CO auprès des parents. L'entretien est cette semaine (je précise qu'ils tenaient à ce que ce rdv ait lieu avant les vacances de toussaint en urgences). Je pense qu'il y a une réelle envie de bienveillance de leur part (ils me genrent correctement dans nos échanges par mail, m'appellent monsieur et par mon prénom choisi), mais j'ai quand même un peu peur car il y aura à priori beaucoup de monde (le secrétaire général, l'assistance sociale des enseignants, mon inspectrice et encore d'autres personnes...).
Est-ce que cette situation est déjà arrivée à quelqu'un ? Je parle de ce RDV bien sûr...
De plus, j'aurais souhaité savoir sur quels papier sje peux modifier mon prénom sans CEC ?
Et surtout si vous avez fait un CO en milieu scolaire en tant qu'enseignant, comment avez-vous fait pour vos élèves et les parents ?
Je suis mitigé à ce sujet, mes élèves ont des besoins particuliers (troubles des fonctions cognitives : déficience, trouble de la mémoire, de compréhension,...), je pense qu'il sera nécessaire de l'annoncer à mes parents d'élèves pour mettre les choses au clair. Je n'ai pas envie de faire porter cette charge à mes élèves. Mais en même temps, ça me saoûle de faire un truc formel. Après il y a la question des autres parents. Perso je vois pas l'intérêt de leur dire, ça les concerne pas. Mais j'ai eu des questions sur ce sujet par mes collègues, donc je ne savais pas trop...
Edit : J'ai oublié de préciser, parmi mes élèves, il y a un.e enfant, identifié.e fille à la naissance et neuroatypique, qui dit qu'iel est un garçon. La maman m'en a déjà parlé, mais pour elle ce n'est pas sérieux et elle dit à chaque fois à son enfant : "non tu n'es pas un garçon, tu est une fille". Du coup j'ai assez peur de la réaction de la maman, qu'elle m'accuse d'influencer son enfant, etc....
Voilà !
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